Lung Cancer

Associer chez les mutés une chimiothérapie à l’inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2015

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Si la supériorité des inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR sur la chimiothérapie en première ligne chez les patients présentant une mutation activatrice de l’EGFR est bien démontrée, la place des traitements combinés associant, chez des patients qui présentent une mutation activatrice de l’EGFR,  un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR et une chimiothérapie reste très peu étudiée. Voici une étude japonaise de phase II ouverte qui pose cette question dans une population de 26 patients atteints de cancers de stade IIIB non irradiables ou IV présentant une mutation usuelle de l’EGFR. Ils étaient traités par pemetrexed à 500 mg/m2 toutes les 3 semaines et gefitinib à la dose de 250 mg de J2 à J16. L’objectif principal était le taux de contrôle de la maladie.

Tous les patients traités avaient un adénocarcinome, leur moyenne d’âge était de 66 ans et il y avait 50% de femmes. Près de la moitié étaient non fumeurs.

Les traitements ont été administrés de façon prolongée (nombre médian de 16 cycles). La toxicité principale était la neutropénie qui survenait dans 15,4% des cas. Il y a eu un cas de pneumopathie interstitielle. Aucun décès imputable au traitement n’a été observé.

Vingt deux réponses partielles et une stabilité ont été observées.

La survie sans progression  médiane a été de 18 mois, 20,4 mois pour les délétions de l’exon 19 et 15,4 mois pour les mutations L858R de l’exon 21.

La survie médiane de l’ensemble des malades était de 32 mois et les taux de survie à 1, 2 et 3 ans étaient respectivement de 100%, 72% et 43%.

Une nouvelle fois, nous sont donnés des arguments qui plaident pour associer d’emblée chez le mutés un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR et une chimiothérapie. Déjà il y a deux ans, l’étude  FASTACT 2 (/micrornas-et-depistage) avait montré qu’en associant une chimiothérapie par un sel de platine à de l’erlotinib, on obtenait chez des patients qui avaient une mutation activatrice de l’EGFR des chiffres de survie sans progression  et de survie médianes de 16,8 et 31,4 mois. De même, il y a quelques mois, nous analysions sur ce site les résultats d’une étude de phase II randomisée (/prev-em-onco/3932) qui comportait un bras dans lequel les patients recevaient de façon concomitante du gefitinib (250 mg quotidiennement) et une chimiothérapie par carboplatine (AUC 6), et pemetrexed (500 mg/m2), répétée toutes les 3 semaines. Avec une toxicité qui n’était pas très importante la survie sans progression  était à 18,3 mois et la survie globale à 41,9 mois. De ce fait, ce traitement  a été choisi comme bras expérimental pour être comparé au seul gefitinib dans une étude prospective de phase III.

Ce sujet reste donc toujours un axe de recherche attractif. 

Reference

Phase II study of a combination regimen of gefitinib and pemetrexed as first-line treatment in patients with advanced non-small cell lung cancer harboring a sensitive EGFR mutation.

Yoshimura N, Kudoh S, Mitsuoka S, Yoshimoto N, Oka T, Nakai T, Suzumira T, Matusura K, Tochino Y, Asai K, Kimura T, Kawaguchi T, Hirata K.

Lung Cancer 2015; 90 : 65-70

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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