Journal of the National Cancer Institute

Aux USA comme ailleurs, a proportion de patients inclus dans les essais cliniques reste trop basse.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2014

Méthodologie / Essais thérapeutiques

La proportion de patients atteints de cancers broncho-pulmonaires ou de cancers du colon qui sont inclus dans des essais thérapeutiques est très réduite. Pour tenter de trouver des explications à ceci les auteurs américains de cette étude ont utilisé des données non publiées provenant d’une base de données observationnelle, elle même déjà partiellement publiée, (Cancer Care Outcomes Research and Surveillance (CanCORS)).  Cette étude avait montré que 5,3 % seulement des patients atteints de cancer du colon participaient aux essais cliniques.

Résultats

Au total 7887 patients ont été inclus dans cette étude. Plus de la moitié (46% de cancers bronchiques non à petites cellules et 6% de cancers bronchiques à petites cellules) présentaient un cancer broncho-pulmonaire. Les autres avaient un cancer du colon.

Parmi les 7887 patients, 1114 (14,1 %) ont rapporté avoir eu une discussion à partir d’un essai clinique proposé comme une option. Parmi ces derniers 287 patients (25,8%) ont participé à un essai. Ce chiffre représente 3,6% de la totalité de cette cohorte.

Parmi ces participants à un essai :

-       7% ont participé à un essai chirurgical,

-       14,4% à un essai de radiothérapie,

-       61,3% à un essai de chimiothérapie,

-       42,9% à un essai avec un autre médicament,

-       et 5,6% un essai évaluant un autre traitement.

Les taux de discussion et de participation étaient plus élevés chez les malades qui s’étaient entretenus avec un oncologue. Par ailleurs, quand une chimiothérapie était prescrite pour un stade IIIB ou IV, un peu plus du quart des malades ont discuté de participer à un essai et 7,6% de ceux qui ont discuté ont été enrôlés.

Parmi les malades qui ont dit qu’ils avaient eu une discussion sur un essai thérapeutique la participation était plus élevée lorsque la décision était décrite comme partagée. Cette discussion était plus fréquente chez les malades jeunes, ceux qui avaient un haut niveau d’éducation et de revenu, un cancer broncho-pulmonaire et un stade plus avancé. En revanche ces discussions étaient moins fréquentes chez les malades ayant un score de comorbidité élevé. A retenir enfin que, contrairement à la croyance répandue que les patients sont souvent informés par internet, par les médias ou par leur entourage, dans cette étude plus des 3/4 des patients disent avoir été informés par un professionnel de santé.

Un tableau est consacré aux différentes raisons de refus telles que la participation à un essai ne va pas les aider, qu’ils sont trop malades pour avoir un traitement, ou au contraire le refus d’un placebo, le refus de recevoir un traitement insuffisamment testé ou tout simplement d’être un cobaye etc…

Cette enquête conclue avec raison que des efforts de communication pour mieux présenter les essais cliniques doivent être faits. 

Reference

Discussions about clinical trials among patients with newly diagnosed lung and colorectal cancer.

Schroen AT1, Slingluff CL Jr2.

J Natl Cancer Inst 2014 ; 13 : 106(10).

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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