European Journal of Cancer

Bortezomib et cisplatine dans le mésothéliome : une étude de phase II de l’EORTC.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2013

Mésothéliomes, Thérapeutique ciblée

Le bortezomib (velcade) est une molécule anticancéreuse développée notamment dans le traitement du myélome qui inhibe le protéasome.  Dans une étude française consacrée au cancer bronchique non à petites cellules (/inhibiteurs-de-la-tyrosine-kinase-de-legfr-en-premiere-ligne-une-nouvelle-etude), bien que l’objectif principal ait été atteint, le fait qu’aucune réponse objective n’ait été constatée et que les 2/3 des patients aient eu au moins une toxicité de grade 3 ont conduit les investigateurs à interrompre les inclusions à 17 patients. Par ailleurs, dans une série de 42 patients présentant un cancer bronchioloalvéolaire (/prev-em-onco/2320) une certaine activité avec deux réponses partielles avait été constatée.

Dans le mésothéliome, des études pré-cliniques ont montré des arguments en faveur de l’activité du bortezonib. Celles-ci ont conduit à cette étude ouverte de phase 2 menée par l’EORTC qui a pris, à la suite des travaux antérieurs de ce groupe, le taux de  PFS mesurée à 18 semaines par les critères RECIST  comme objectif principal. Les patients éligibles recevaient, jusqu’à 6 cycles, progression ou toxicité :

         - du cisplatine à 75 mg/m2 à J1 toutes les 3 semaines

         - et du bortezomib à 1,3 mg/m2 à J1, 4, 8 et 11, toutes les 3 semaines.

Quatre-vingt un patients sur 82 ont été éligibles pour cette étude. Ils avaient en moyenne 55 ans, les 2/3 avaient été exposés à l’amiante, 89% avaient un PS à 1 et plus de la moitié étaient non fumeurs.

Le taux de  PFS mesurée à 18 semaines par les critères RECIST était de 53%. La PFS médiane était de 5 mois et la survie globale médiane de 13,5 mois. Plus de 55% des patients étaient vivants à 1 an.

Le taux de réponse était de 27,4% avec 2 réponses complètes. Le taux de stabilité était de 49,4%. La PFS mesurée à 18 semaines était bien corrélée à la survie, ceci validant a posteriori ce critère.

Les toxicités de grade 3 ou grade 4 les plus fréquentes étaient les thrombopénies (11%), les neutropénies (9,7%) et les neuropathies (8,5%). Deux décès toxiques ont été retenus. 

L’activité de cette association, qui a par ailleurs une toxicité acceptable, doit faire envisager la poursuite du développement du bortezomib dans cette indication et le passage en phase 3. 

Reference

Phase II study of first-line bortezomib and cisplatin in malignant pleural mesothelioma and prospective validation of progression free survival rate as a primary end-point for mesothelioma clinical trials (European Organisation for Research and Treatment of Cancer 08052).

O'Brien ME, Gaafar RM, Popat S, Grossi F, Price A, Talbot DC, Cufer T, Ottensmeier C, Danson S, Pallis A, Hasan B, Van Meerbeeck JP, Baas P.

Eur J Cancer 2013; 49 :2815-22

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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