Chimioradiothérapie à 70 ans et plus

Il y a 4 ans étaient publiés les résultats d’un essai de Phase III étudiant l’apport du docetaxel en consolidation après une chimiothérapie-radiothérapie par cisplatine et étoposide chez des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules de stade IIIA ou IIIB. Aucun bénéfice de survie, mais un excès de toxicité en rapport avec le traitement de consolidation n’avait été noté pour les 203 premiers patients (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19001323).

Les auteurs rapportent ici les résultats tardifs de cette étude, incluant 40 patients supplémentaires dont les résultats n’avaient pas été rapportés. Ils rapportent aussi les résultats des patients âgés de 70 ans et plus qui étaient nombreux dans cette étude puisque parmi ces 243 patients, 179 avaient moins de 70 ans et 64 70 ans ou plus :  42 de 70 à 74 ans, 17 de 75 à 79 et 5 de plus de 80 ans. 

Durant la chimioradiothérapie (cisplatine 50 mg/m2 à J 1, 8, 29, et 36 et étoposide 50 mg/m2 à J 1–5 et 29–33) la toxicité de grade 3-4 était supérieure chez les patients âgés qui avaient davantage de neutropénies, de déshydratations, d’anorexie et de fatigue. Ils étaient plus fréquemment hospitalisés et arrêtaient plus fréquemment le traitement pour toxicité. 

Chez les patients randomisés dans le bras docetaxel il y avait plus de toxicité que dans le bras observation mais les sujets de plus et de moins de 70 ans ne différaient pas sur ce point.

Les résultats à long terme concernant la population globale montrent une survie à 4 et 5 ans de 18 et 13,9%.

La médiane de survie globale ne différait pas significativement entre les patients de plus ou moins de 70 ans : 22,8 mois pour les moins de 70 ans et 17,1 pour ceux qui avaient 70 ans ou plus (p=0,15). Pas plus que chez les patients plus jeunes un bénéfice de survie chez les patients qui recevaient du docetaxel en consolidation.

Il y a quelques jours nous rapportions ici les résultats d’un essai japonais de phase III de chimioradiothérapie propre aux sujets âgés mené avec du carboplatine  (/recherche-de-translocation-alk-eml4-une-importante-serie-francaise) qui démontrait la faisabilité d’une chimioradiothérapie chez ces patients et un bénéfice de survie comparativement à la seule radiothérapie; voilà une étude qui démontre la faisabilité d’un tel traitement avec une association plus classique de cisplatine et étoposide, pour une population de plus de 70 ans, il est vrai, probablement sélectionnée.