Journal of Thoracic Oncology

Comment prédire au scanner les chances de réussite d’une EBUS ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2014

Imagerie : Radiologie, Endoscopie bronchique et pleurale

Le  but de ce travail rétrospectif anglais était de déterminer quels sont les signes qui, au scanner, prédisent l’identification et le repérage d’une lésion périphérique à l’échoendoscopie bronchique (EBUS) et donc finalement le diagnostic par cette technique.

Ce travail a été réalisé chez 117 patients qui ont eu une EBUS. Leur moyenne d’âge était de 69 ans. La prévalence des lésions malignes était élevée à 83 %.

La taille moyenne des lésions était de 36 mm. La plupart des lésions étaient dans le lobe supérieur et de structure solide.

Chez 96 des 117 patients (82%) l ‘EBUS  a identifié la lésion cible et des biopsies ont pu été effectués, le plus souvent au centre de la lésion. Chez les autres, la lésion n’a pas été identifiée et il n’y a pas eu de biopsie.

Le signe de la bronche[1] a été présent dans 90 des 117 cas (77%).

Parmi les 96 biopsies réalisées :

-       65 (68%) ont abouti à un diagnostic de malignité

-       et les 31 autres ont été négatives. Quinze d’entre elles (48%) ont été ultérieurement prouvées comme étant des faux négatifs.

Des analyses uni et multivariées ont été réalisées pour voir si la taille des lésions, la localisation, la présence d’une structure solide ou non et le signe de la bronche étaient ou non prédictifs de l’identification de la lésion, du positionnement de l’aiguille et finalement de la capacité de l’EBUS à diagnostiquer une lésion maligne ou réellement négative (vrai négatif). En ce qui concerne ce dernier point qui est finalement le seul important,

-       en analyse univariée, la taille de la lésion, et le signe de la bronche étaient l’une et l’autre significativement associés à un diagnostic certain.

-       En analyse multivariée, seul le signe de la bronche l’était (p=0,0001). Sur 90 patients pour lesquels ce signe était présent, 78 (87%) ont eu un diagnostic de certitude, alors qu’un tel diagnostic n’a été obtenu que chez 11% de ceux chez lesquels ce signe était absent.

Comme l’avait montré un travail précédent cité sur ce site le mois dernier (/peut-ameliorer-la-prise-en-compte-des-choix-du-patient-sur-deventuelles-mesures-de), le signe de la bronche apparaît donc comme le meilleur facteur prédictif de la rentabilité diagnostique d’une EBUS pour le diagnostic d’une lésion périphérique.   



[1] Le signe de la bronche est défini par une clarté bronchique qui peut être visualisée  au contact du nodule (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3342671). 

Reference

Can computed tomography characteristics predict outcomes in patients undergoing radial endobronchial ultrasound-guided biopsy of peripheral lung lesions?

Evison M, Crosbie PA, Morris J, Martin J, Barber PV, Booton R.

J Thorac Oncol 2014; 9 : 1393-7.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer