Journal of the American Medical Association

Coûts hospitaliers et résultats

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2012

Aspects médico-économiques

Est-ce que les patients traités dans un hôpital à coût élevé ont une mortalité et un nombre de réadmissions différent de ceux des hôpitaux moins couteux ? C’est la question que pose cette étude menée dans l’Ontario en mesurant  l’index d’intensité de dépenses médicales hospitalières (index hospital’s medical spending intensity) de différents établissements. Cet  index est défini par la quantité de soins médicaux donnés pour des maladies identiques. Il est donc le reflet du traitement de patients identiques par des soins plus ou moins couteux.

Dans la mesure où les patients les plus malades sont souvent ceux qui ont l’évolution la plus péjorative, on pourrait penser que les établissements où les coûts sont les plus élevés, qui sont souvent des établissement de recours,  sont ceux qui ont les plus mauvais résultats.

Les patients résidents dans l’Ontario inclus dans cette étude étaient ceux qui, âgés de 18 à 105 ans, étaient admis pour la première fois dans un des 129 établissement de soins de l’Ontario pour infarctus du myocarde  (n=179 139), insuffisance cardiaque (n=92 377), fracture du bassin (n=90 046) ou résection de cancer du colon (n=26 195).

Les critères retenus pour l’objectif principal étaient la mortalité à 30 jours et un an et le taux de  réadmissions à ces mêmes dates. Des critères de qualité tenant compte des visites des spécialistes impliqués, du délai d’accès à la chirurgie ou à la coronarographie etc ont été également examinés. Le volume d’admissions pour chaque pathologie a également été comptabilisé.

Les indices de dépenses prenaient en compte les dépenses d’hospitalisation et les soins dépensés.

Les dépenses ajustées varient de 1 à 2 selon les établissements.  Les centres qui dépensent les plus sont ceux qui sont qui sont le plus souvent universitaires, à forte activité, localisés en zones urbaines, associés à un centre spécialisé contre le cancer, ayant TDM et IRM et disposant d’une salle de cathétérisme. Ces établissements disposent de plus de médecins spécialisés et d’heure d’infirmières.

Les chiffres de mortalité à 30 jours et un an étaient diminués de 7 à 26% selon les pathologies dans les établissements les plus coûteux ; ceux observés pour le cancer du colon sont indiqués dans le tableau ci-dessous :

 

Coût

 

Bas

Moyen

Elevé

Nombre

7184

8265

10276

Décès

Dans les 30 jours

3,9

3,6

3,3

A un an

10,9

10,4

9,7

Réadmissions ou décès

Dans les 30 jours

13,1

12,2

10,3

A un an

40,4

38,6

36,9

 

Nous sommes en accord avec les auteurs pour penser à la lecture de cette très belle étude que, pour une bonne politique de santé,  il ne suffit pas de comptabiliser les établissements qui coutent cher, il faut aussi mettre les résultats obtenus en regard des coûts. 

 

Reference

Association of hospital spending intensity with mortality and readmission rates in Ontario hospitals.

Stukel TA, Fisher ES, Alter DA, Guttmann A, Ko DT, Fung K, Wodchis WP, Baxter NN, Earle CC, Lee DS.

JAMA 2012 ; 307 : 1037-45.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer