Cancer

Crizotinib et testostérone

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2013

Thérapeutique ciblée

Nous avons rapporté sur ce site (/lungscape-un-recueil-prospectif-des-tumeurs-operees-de-letop) l’observation d’un homme de 35 ans qui présentait un cancer bronchique non à petites cellules de stade IV avec un réarrangement ALK, et chez le quel, alors qu’il recevait du crizotinib,  une fatigue et une baisse de la libido sont survenues. Les taux de testostérone étaient abaissés (130 ng/dL, N = 241-850). De ce fait une étude prospective avait été conduite comparant un groupe de patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules traités par crizotinib à un groupe contrôle qui n’en recevait pas. Cette étude avait montré une baisse significative du taux de testostérone chez les patients traités par crizotinib.  

Plusieurs questions non résolues demeurant, les mêmes auteurs qui avaient présenté ce cas l’an dernier ont repris ce travail dans une étude multicentrique plus vaste dans la quelle 3 groupes de patients ont été comparés :

-       un premier groupe avec 32 patients traités par crizotinib,

-       un deuxième groupe comportant les 18 patients traités déjà publiés réanalysés,

-       un troisième groupe comprenant 19 patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules métastatique n’ayant jamais reçu de crizotinib

Les taux moyens de testostérone totale étaient significativement abaissés dans les deux groupes traités par crizotinib par rapport aux patients qui n’avaient pas reçu de crizotinib. Dans le groupe 1, 27 des 32 patients

(84%) avaient des taux de testostérone inférieur à la normale,

19 sur 19 du groupe 2 contre seulement 6 sur 19 (32%) du groupe 3.

Les taux de testostérone libre étaient également, dans la plupart des cas, inférieur à la normale.

Un interrogatoire (questionnaire ADAM) a été mené sur les symptômes témoignant d’un déficit androgénique chez 25 patients des 2 premiers groupes : les réponses de 20/25 étaient compatibles avec un hypogonadisme. Ces réponses étaient bien corrélées avec les taux de testostérone.

Chez 9 patients, une hormonothérapie substitutive a été entreprise. Cinq des neuf patients ont rapporté une amélioration de leurs symptômes d’hypogonadisme.

Reference

Symptomatic reduction in free testosterone levels secondary to crizotinib use in male cancer patients.

Weickhardt AJ, Doebele RC, Purcell WT, Bunn PA, Oton AB, Rothman MS, Wierman ME, Mok T, Popat S, Bauman J, Nieva J, Novello S, Ou SH, Camidge DR.

Cancer 2013; 119 : 2383-90. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer