Journal of Thoracic Oncology

Des biomarqueurs plasmatiques en complément du scanner de dépistage.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2013

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Dépistage, Diagnostic précoce

Les résultats du NLST (/prev-em-onco/2164), comme ceux de la plupart des études antérieures, ont montré un taux élevé de « faux positifs »  puisque plus de 96% des nodules découverts n’étaient pas en relation avec un cancer. C’est pourquoi, l’intérêt qu’il y aurait à trouver des biomarqueurs qui diminueraient ce taux de « faux positifs », est grand.

Dans ce but, les auteurs de ce travail prospectif, mené au Rush University Medical Center de  Chicago, ont recrutés 136 patients répartis en 3 groupes :

  • des patients atteint de cancers réséqués sans extension ganglionnaire (n=69),
  • des patients opérés d’affections bénignes (n=35) dont 21 granulomatoses, 9 inflammations non spécifiques et 5 infections.,
  • et 32 patients du NLST qui avaient des lésions bénignes.

Sur le plasma de ces patients, 17 biomarqueurs ont été testés.

Parmi ceux –ci, quatre avaient des taux significativement élevés (p<0,01) chez les patients atteints de cancer : il s’agit de l’ Interleukin 1 receptor antagonist (IL-1ra), de l’ Interleukin 10 ((IL-10), du Cancer antigen 125 (CA-125 et de la Soluble endothelial selectin (CD62E) (sE-Selectin). Tous les taux élevés de ces 4 biomarqueurs étaient observés chez des patients qui avaient un cancer broncho-pulmonaire.

En ajoutant 3 autres marqueurs à ces 4 premiers, dans une analyse multivariée, les patients porteurs d’affections bénignes pouvaient être différenciés de ceux qui avaient un cancer avec une exactitude de 76,5%.

A partir de ces patients de la Rush University, les chiffres indiqués dans le tableau ci dessous ont pu être calculés. 

 

Rush University

Mayo-Clinic

N

136

81

Vrais négatifs

35

15

Vrais positifs

69

19

Faux positifs

32

46

Faux négatifs

0

1

Sensibilité (%)

100

95

Spécificité (%)

52,2

24,6

Valeur Prédictive Négative (VPN) (%)

100

93,8

Exactitude (%)

76,5

42

Ces données ont été ensuite testées en aveugle de façon prospective sur une cohorte de 81malades de la Mayo-Clinic. Soixante et un avaient été opérés d’une affection bénigne et 20 d’un cancer T1 ou T2 N0. Les résultats (tableau ci-dessus), quoiqu’un peu moins bons, restent intéressants. Ils demandent cependant à être validés sur une cohorte numériquement plus  importante, et surtout sur une cohorte exclusivement issue d’une population de sujets sains dépistés. Ceci est très important car on ne tire pas les même conclusions d'une population de malades que d'une population de sujets a priori sains.  Or ce sont des malades opérés qui constituent l’essentiel des deux cohortes étudiées.

Si ces données sont confirmées, ces  VPN élevées donneront à ce panel de marqueurs un intérêt incontestable en complément du dépistage scanographique. 

Reference

Development and validation of a plasma biomarker panel for discerning clinical significance of indeterminate pulmonary nodules.

Daly S, Rinewalt D, Fhied C, Basu S, Mahon B, Liptay MJ, Hong E, Chmielewski G, Yoder MA, Shah PN, Edell ES, Maldonado F, Bungum AO, Borgia JA.

J Thorac Oncol 2013; 8 : 31-6

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer