Journal of Thoracic Oncology

L’analyse de l’air expiré permet-elle de distinguer les nodules malins des bénins ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2012

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Dépistage, Diagnostic précoce

Cette étude prospective explore la valeur diagnostique de la mesure des composés volatiles organiques dans l’air expiré pour l’exploration des nodules pulmonaires. Les profils des composés organiques volatiles contenus dans l’air expiré ont été analysés par chromatographie en phase gazeuse avec une spectrométrie de masse combinées avec une microextraction en phase solide puis une exposition à un dispositif d’analyse par microarray.

Soixante douze patients ont ainsi été examinés : 19 avaient des nodules bénins (taille moyenne 1,56 cm) et 53 des nodules malins (taille moyenne 2,7  cm). A part l’âge, significativement plus élevé dans le groupe des nodules malins, il n’y avait pas d’autre différence entre les deux groupes.

  • Dans un premiers temps, ont été identifiés les composés volatiles organiques susceptibles de servir de marqueurs puis leur composition a été déterminée. Sur 39 échantillons dont 28 étaient malins 200 composés ont été identifiés : un d’entre eux était à concentration plus élevée chez les patients ayant un nodule malin (1-Octene).
  • Dans un deuxième temps 69 échantillons (dont 50 malins) ont été exposés à un dispositif d’analyse par microarray ; ce test a permis de distinguer :
    • les nodules bénins des nodules malins (Se 86%, Sp 96%),
    • les adénocarcinomes des épidermoïdes (Se 92%, Sp 78%),
    • les stades avancés des stades étendus (Se 86%, Sp 88%).

L’exactitude de ce test à 88% pour la distinction de nodules bénins et malins est donc élevée et les auteurs pensent que cette analyse a sa place dans l’arbre décisionnel des nodules.

 

On peut avoir néanmoins quelques réserves à la lecture de cet article :

  • Il s’intéresse aux nodules pulmonaires c’est à dire aux opacités de moins de 3cm et de fait la taille moyenne des nodules était inférieure à 3cm.
  • Il y avait néanmoins parmi les 53 nodules 6 cancers bronchique à petites cellules dont la présentation exclusivement nodulaire n’est pas habituelle.
  • Surtout il y avait 10 cancers bronchiques non à petites cellules de stade III et 10 de stade IV.
  • Certes on nous dit, et c’est d’ailleurs assez étonnant, que le test était plus fréquemment positif dans les formes précoces mais ces cas représentent finalement assez peu de malades, puisqu'il n'y a que 23 stades I.
  • Enfin ce test semble plus discriminant pour les cancers épidermoïdes alors que ce sont les adénocarcinomes qui représentent l’essentiel des nodules malins de petite taille.  

Reference

Non-invasive Breath Analysis of Pulmonary Nodules.

Peled N, Hakim M, Bunn PA Jr, Miller YE, Kennedy TC, Mattei J, Mitchell JD, Hirsch FR, Haick H.

J Thorac Oncol 2012; 7 : 1528-1533.

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