Journal of Thoracic Oncology

Doit on revoir les critères RECIST à l'heure des nouveaux traitement ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2018

Méthodologie / Essais thérapeutiques

L’évaluation tumorale par le système RECIST est toujours en mouvement. Introduits en 2000 à la suite des critères OMS qui étaient utilisés depuis 20 ans, les critères RECIST ont été modifiés en 2009 (RECIST1.1) puis pour l’immunothérapie en 2017 (IRECIST) (cliquer ici). Mais ces critères permettent-ils de décrire toutes les situations possibles ? La réponse des deux auteurs de cet intéressant article est clairement non. L’intérêt de la réflexion qui a conduit à cet article est que non seulement elle liste les situations difficiles, le plus souvent liées aux nouveaux traitements et à l’utilisation qui en est faite, mais qu’aussi elle propose des solutions. Ce solutions ne s’imposent pas comme un standard pour l’instant, mais elles pourraient bien, plus tard, le devenir.

Voici les 6 principales pistes de réflexion :

  • Les cibles situées dans le système nerveux central (SNC)  et en dehors de celui-ci doivent-elles appréciées de la même façon ? Ceci expose à une modification du taux de réponse globale si la pénétration cérébrale du médicament étudié n’est pas bonne ? Ceci est aussi susceptible de modifier la durée de réponse, le temps jusqu’à progression et la survie sans progression. De ce fait les auteurs suggèrent de présenter séparément les résultats des deux compartiments, SNC et en dehors de celui-ci.
  • Les lésions irradiées (SNC ou non) doivent être classées comme des lésions non prises pour cibles. Toutefois, s’il s’agit de lésions cicatricielles et,  de ce fait, elles ne diminueront jamais et empêcheront toujours l’obtention d’une réponse complète. Les auteurs suggèrent donc de les exclure de l’évaluation initiale sauf si elles avaient clairement progressé juste avant l’inclusion.
  • Entre 30% et 99% de réduction  on parle de réponse partielle. Pourtant ce n’est probablement pas pareil d’avoir une réduction de 30 ou de 99% et d’ailleurs le concept de « profondeur de réponse » apparait de plus en plus et il semble acquis que cette dernière serait mieux corrélée à la survie sans progression et à la survie globale (cliquer ici). Les auteurs suggèrent de continuer à travailler sur ce concept.
  • Comment interpréter une oligoprogression au niveau du SNC chez un malade en réponse par ailleurs et pour lequel le même traitement est poursuivi ? Ici aussi les auteurs suggèrent de présenter séparément les résultats des deux compartiments, SNC et en dehors du SNC.
  • Quand on a poursuivi un traitement systémique et appliqué un traitement local sur une lésion en oligoprogression,  dans le SNC ou en dehors de celui-ci, doit on mesurer la lésion qui a été l’objet d’un traitement local avant ou après ce traitement ? Les auteurs suggèrent, une fois ce traitement local achevé de refaire une nouvelle évaluation et un nouveau choix de cibles qui servira à la détermination d’un nouveau taux de réponse (ORR2) et d’une nouvelle survie sans progression (PFS2).
  • Comment apprécier la réponse chez un patient qui, après une réponse partielle confirmée a une augmentation de taille des lésions qui ne dépasse pas + 20% du NADIR mais qui n’atteint plus 30% des mesures initiales ? Reste-il en réponse partielle ou devient-il stable ? Les auteurs considèrent qu’il faut continuer à considérer qu’il est en réponse partielle jusqu’à ce qu’une progression soit observée. Ce point avait été déjà débattu et les conclusions étaient les mêmes. On doit considérer que la réponse persiste jusqu’à la progression.

Cet article ne doit donc pas être considéré comme une mise en cause du RECIST mais comme la proposition de modifications susceptibles de l’améliorer. 

Reference

Reviewing RECIST in the Era of Prolonged and Targeted Therapy.

Morgan RL, Camidge DR.

J Thorac Oncol 2018; 13 : 154-164

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Revue : British Journal of Cancer