Journal of Thoracic Oncology

Durvalumab dans les cancers bronchiques non à petites cellules étendus : une étude de phase I/II

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2019

Immunothérapie

Le durvalumab est un anti corps anti PD-L1 de type Ig G1 qui inhibe PD1 et CD80 (B7.1) qui a été évalué dans le cancer bronchique non à petite cellules de stade III par l’essai PACIFIC (cliquer ici)  et dans les cancers de stades IIIB/IV dans une étude de phase I/II rapportée par ici Scott Antonia.

Il s’agit d’une étude multi-tumeur dans laquelle 304 patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules  ont été inclus. Une cohorte d’expansion à 10 mg/kg toutes les deux semaines a été constituée, mais certains patients ont eu une posologie supérieure à 20 mg/kg toutes les 4 semaines. Le niveau d’expression de PD-L1 sur les cellules tumorales a été évalué par Ac SP263 et le cut off était fixé à 25%.

Au total 165 patients étaient PD-L1 positifs et 120 patients négatifs. 

Les patients ont reçu une médiane de 6 cycles (1-27) avec une durée médiane de suivi de 40 mois.

On note 57,2% d’effets secondaires liées au traitement dont 10,2% de grade 3-4. Ils ont entrainé 5,6% d’arrêt de traitement. Les pneumopathies ont concerné 2% des patients. 

La survie globale était de 12,4 mois pour l’ensemble des patients CBNPC de la cohorte 10 mg/kg toutes les deux semaines. Chez les PDL1>25%, la médiane était de 16.4 mois, contre 7.6 mois pour les patients PDL1<25%.

Chez les 42 patients qui avaient dépassé les 12 mois de traitement, la survie sans progression  était de 13.4 mois et l’OS de 40.8 mois. 

Vingt et un patient ont été re-challengé après progression (au delà des 12 mois de traitement), trois patients étaient en réponse partielle. 

A noter que 3 patients ont développé des anticorps anti drogues (0.4%). Il n’était toutefois pas retrouvé de lien entre ces Ac et une éventuelle toxicité. 

Cette étude a validé la posologie et le rythme d’administration du durvalumab pour les essais de phase III. Les analyses de cette étude ont également montré un lien entre le devenir des patients, les mutations STK11, les métastases hépatiques , la charge mutationnelle, le taux d’ADNt circulant…

Ces résultats sont tout à fait en phase avec ce qu’on connaît des autres inhibiteurs de point de contrôle immunitaires. Néanmoins, depuis, les résultats de l’essai MYSTIC (durvalumab versus chimiothérapie) ont un peu marqué un coup d’arrêt au moins temporaire pour la molécule dans cette indication. 

Reference

Clinical Activity, Tolerability, and Long-Term Follow-Up of Durvalumab in Patients With Advanced NSCLC.

Antonia SJ, Balmanoukian A, Brahmer J, Ou SI, Hellmann MD, Kim SW, Ahn MJ, Kim DW, Gutierrez M, Liu SV, Schöffski P, Jäger D, Jamal R, Jerusalem G, Lutzky J, Nemunaitis J, Calabrò L, Weiss J, Gadgeel S, Bhosle J, Ascierto PA, Rebelatto MC, Narwal R, Liang M, Xiao F, Antal J, Abdullah S, Angra N, Gupta AK, Khleif SN, Segal NH.

J Thorac Oncol 2019; 14 : 1794-1806

53 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer