Lung Cancer

Durvalumab en troisième ligne et plus, y compris chez les EGFR ou ALK : résultats de l’analyse finale de l’étude de phase II ATLANTIC.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2020

Immunothérapie, EGFR, ALK

ATLANTIC est une importante étude de phase II multicentrique, internationale et à promotion industrielle qui a évalué l’activité et la tolérance d’un anti PD-L1,  le durvalumab,  en monothérapie. Il était administré en troisième ligne et plus chez trois cohortes de patients présentant un cancer non à petites cellules de stades avancés :  

-       une cohorte de patients dont le statut EGFR ou ALK était positif (cohorte 1),

-       une cohorte de patients dont le statut EGFR ou ALK était négatif ou inconnu (cohorte 2) 

-       et une troisième cohorte, crée à la suite d’un amendement,  qui était limitée à des patients EGFR et ALK sauvages et exprimant PD-L1  à plus de 90% (cohorte 3). 

Nous avons commenté ici les premiers résultats de cette étude qui faisaient état de taux de réponse d’autant plus intéressants que les malades étaient lourdement prétraités et de données préliminaires de survie encourageantes surtout chez les patients dont l’expression de PD-L1 était élevée (cliquer ici). Ce sont les résultats de l’analyse finale des 444 patients qui sont publiés ici. 

On voit sur le tableau ci-dessous que seule la durée médiane de survie des patients de la cohorte 3 a évolué depuis la dernière publication : elle était non atteinte et elle est maintenant à 13,2 mois. Mais une donnée nouvelle importante concerne le taux de survie à 2 ans qui, chez ces patients traités en troisième ligne et plus, est particulièrement élevé autour de 40% qu’il s’agisse des malades EGFR ou ALK dont l’expression de PD-L1 est ≥ 25% ou des EGFR ou ALK sauvages dont l’expression de PD-L1 est ≥ 90%. 

 

Cohorte 1

Cohorte 2

Cohorte 3

Nombre

111

265

67

 

<25%

≥25%

<25%

≥25%

≥90%

Nombre

30

77

94

149

67

Survie médiane (mois)

9,9

13,3

9,3

10,9

13,2

Survie à 1 an (%)

40,4

53,3

34,5

47,8

51,8

Survie à 2 ans (%)

14,7

40,7

18,1

24,2

39,1

Une analyse exploratoire post hoc des 77 patients de la cohorte 1 montre que les mutés EGFR ont une survie plus longue que les ALK (16,1 vs 6,3 mois).

Cette nouvelle publication n’apporte en revanche pas d’informations nouvelles concernant la toxicité : des évènements secondaires de grades 3 et 4 rapportés au traitement sont survenus chez 9,5% des patients et ont conduit à l’arrêt du traitement chez 2,3% des patients. 

L’originalité de cette étude est d’abord de  porter sur des patients lourdement prétraités, notamment dans la cohorte 1 (EGFR et ALK), où 29% étaient traités en troisième ligne, 30% en quatrième ligne, et 41% en cinquième ligne ou plus.  Elle  démontre qu’il existe des patients qui, même lorsqu’ils ont une mutation EGFR et une expression de PD-L1  ≥25% , peuvent avoir encore un taux de survie à 2 ans de 40%. 

Reference

Final overall survival and safety update for durvalumab in third- or later-line advanced NSCLC: The phase II ATLANTIC study.

Garassino MC, Cho BC, Kim JH, Mazières J, Vansteenkiste J, Lena H, Jaime JC, Gray JE, Powderly J, Chouaid C, Bidoli P, Wheatley-Price P, Park K, Soo RA, Poole L, Wadsworth C, Dennis PA, Rizvi NA.

Lung Cancer 2020; 147 : 137-142

60 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer