Journal of Thoracic Oncology

Elargir les critères d’éligibilité dans les essais cliniques en cancérologie thoracique

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2018

Méthodologie / Essais thérapeutiques

La FDA a élaboré récemment des recommandations sur les essais cliniques qui ont été  commentées sur ce site en octobre dernier (cliquer ici). Ces recommandations étaient destinées à de multiples types de cancers et cet article, qui émane du LUNGevity Working Group, a pour but d’adapter ces recommandations au cancer broncho-pulmonaire. 

La constatation qui est au départ de ce travail est que la population telle qu’elle est définie par la plupart des essais cliniques est trop restreinte sur beaucoup de points. Par exemple :

-      Parmi les patients qui ont un cancer du poumon, 13 à 22% ont des métastases cérébrales au moment du diagnostic. Or celles-ci sont le plus souvent exclues des essais.

-      De même, 21% des patients ont un PS à 2 au moment du diagnostic alors que seulement 35% des essais cliniques autorisent leur inclusion.

-      Ou encore, 15% des malades présentant un cancer du poumon de stade IV ont des antécédents néoplasiques qui contre-indiquent l’entrée dans la plupart des études. 

Ces points sont repris 

-      En ce qui concerne les métastases cérébrales les auteurs pensent que leur impact sur la survie est modeste et que les taux de réponse cérébrale sont peu différents de ceux observés dans les autres sites … Ils citent l’exemple récent de l’osimertinib et de l’alectinib qui tous deux ont un nombre élevé de réponses cérébrales témoignant du fait que la « barrière hémato-encéphalique » est loin d’être imperméable à tous les anticancéreux. 

Les auteurs prennent donc position pour l’inclusion des malades atteints de métastases cérébrales non traitées et asymptomatiques ou stables après chirurgie ou radiothérapie. Ils conseillent d’exclure en revanche les métastases symptomatiques, ou de plus d’un cm, ou de la fosse postérieure ou des métastases cérébrales uniques ou de diagnostic incertain

-      Pour les antécédents néoplasiques, les auteurs citent une étude réalisée à partir de plus de 100 000 patients inclus dans  la base de données SEER qui montre que les 14,7% de patients ont dans cette base des antécédents néoplasiques. La plupart de ces cancers sont survenus dans les 5 années précédant le diagnostic et ils’agit en général de cancers in situ, localisés ou de stade régional qui ne diminuent pas la durée de survie globale ou spécifique des patients atteints de  cancer broncho-pulmonaire (cliquer ici pour un accès gratuit )

Les auteurs considèrent donc que la probabilité que ces cancers anciens interférent avec la survie de ces patients est faible et suggèrent donc de ne pas en faire un critère d’exclusion. Ils conseillent d’exclure les tumeurs actives qui nécessitent un traitement. 

-      Pour les patients dont le PS est à 2, les auteurs pensent que cette restriction n’a plus de sens. Elle était légitime avec des traitements toxiques mais ne l’est plus pour les traitements plus récents dont la toxicité est bien moindre. Ils suggèrent que ces malades soient étudiés dans cohortes indépendantes pour les études avec des médicaments dont la toxicité est bien étudiée. Ils conseillent cependant d’exclure ces patients de PS 2 pour les études de Phase I. 

 

 

Reference

Making Lung Cancer Clinical Trials More Inclusive: Recommendations for Expanding Eligibility Criteria.

Bonomi P, Blumenthal G, Ferris AS, Stewart DJ, Selig WKD, Krug LM, Allen J, Ison G, Langer CJ, Melemed A, Odogwu L, Basu Roy U, Sandler A.

J Thorac Oncol2018; 13 : 748-751

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer