British Journal of Cancer

En Angleterre, la survie des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules ne s’améliore que pour les formes opérables.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2013

Épidémiologie, Prévention

La problématique de la prise en charge du cancer broncho-pulmonaire en Angleterre a été fréquemment abordée sue ce site  (/prev-em-onco/2973, /prev-em-onco/3001, /metastasectomies-pulmonaires-et-perfusion-simultanees-de-melphalan-sur-le-poumon-isole, /prev-em-onco/3338, /cout-de-la-chirurgie-robotisee-en-cancerologie-pulmonaire).

En comparaison avec la survie des patients de l'Europe du nord ou des États-Unis, celle des malades anglais est particulièrement mauvaise. Un certain nombre d’études qui ont mentionné ces chiffres avaient proposé comme explication à cette différence le fait que les patients anglais étaient pris en charge et opérés plus tardivement. Des audit ont été réalisés et des objectifs précis établis : obtention de la preuve histologique dans au moins 75% des cas, au mois 80% des patients vus par des infirmières spécialisées et un taux de discussion en RCP d’au moins 95%.

Les résultats présentés ici sont ceux du National Lung Cancer Audit (NLCA) qui concernent les cancers bronchiques non à petites cellules colligés dans  la database de cet organisme entre 2004 et 2010.

L’analyse porte sur 121 915 personnes présentant un cancer bronchique non à petites cellules  prouvé ou présumé. Parmi ces malades 120 475 avec des données exploitables. C’est sur eux que porte l’analyse. L’âge moyen au diagnostic était de 72 ans, 58 % étaient des hommes, 32 % avaient un stade IV, 36 % un PS de 0 ou 1.

La médiane de survie restait très stable : 189 jours pour l’ensemble de la cohorte, 193 de 2004 à 2006, 182 en 2010. De même le pourcentage de patients vivants à un an était stable autour de 34%.

L’analyse des facteurs pronostiques retrouve des données connues : les hommes, les sujets âgés, ceux dont les stades sont élevés, les personnes à mauvais PS ou à indice de comorbidités élevé  ont une plus mauvaise survie. Il en est de même des patients adressés par un médecin non spécialisé en urgence.

En ce qui concerne la chirurgie, seuls les patients dont le PS était de 0 à 2, et dont le cancer était de stade I à IIIA ont bénéficié d’une diminution du risque de décès pendant cette période. L’ajustement des données à l’histologie (qui s’est modifiée pendant cette période du fait de l’augmentation des adénocarcinomes) n’a pas modifié le risque de décès.

 

Le chiffre de survie proche de 34% à 1 an indiqué dans ce travail est supérieur à celui de 28,8% indiqué dans un autre article commenté sur ce site (/prev-em-onco/3338). Il reste néanmoins très inférieur à celui des autres pays que mentionnait cet article.

Puisque dans ce registre, ce sont essentiellement les stades précoces des patients en bon état général dont la survie s’est améliorée, les auteurs pensent qu’il faut tout faire pour augmenter le nombre de stades précoces : le dépistage et les campagnes d’informations du public sont conseillés.

Cette démarche est évidemment justifiée. Peut être peut-on s’interroger aussi sur l’accès de tous les malades aux thérapeutiques couteuses qui est probablement susceptible de modifier très significativement la survie de certains malades, même de ceux dont le stade est étendu ?

Reference

Lung cancer survival in England: trends in non-small-cell lung cancer survival over the duration of the National Lung Cancer Audit.

Khakwani A, Rich AL, Powell HA, Tata LJ, Stanley RA, Baldwin DR, Duffy JP, Hubbard RB.

Br J Cancer 2013; 109 : 2058-2065.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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