Quel est l’avenir des embolies pulmonaires asymptomatiques que nous détectons fortuitement sur un scanner d’un patient atteint de cancer broncho-pulmonaire ?

Il n’est pas rare de détecter une embolie pulmonaire asymptomatique lors de la réalisation d’un scanner effectué chez un patient atteint de cancer, puisque dans une population de 13 783 patients, les auteurs ont estimé l’incidence de l’embolie pulmonaire à 2,87% dont 51,1% n’étaient pas suspectées cliniquement.

Quelle est l’évolution de ces embolies ? Cette étude pose la question pour les embolies pulmonaires décelées au cours du cancer broncho-pulmonaire. Sur 2262 patients atteints de cancers broncho-pulmonaires, 77 ont eu une embolie pulmonaire dont 32 étaient asymptomatiques et ont été suivis après le diagnostic (follow up médian à 5,7 mois mais allant jusqu’à 79 mois).

Par rapport aux patients qui avaient des embolies pulmonaires symptomatiques, ceux qui avaient une embolie pulmonaire asymptomatique avaient significativement plus souvent un adénocarcinome et moins souvent un épidermoïde, et étaient plus souvent sous chimiothérapie. Il y avait plus de métastatiques mais cette différence n’était pas significative.

Les embolies pulmonaires symptomatiques atteignaient plus fréquemment les gros vaisseaux. La plupart  des malades, que l ‘embolie soit ou non symptomatique, ont été traités par anticoagulants. Les taux de récidives et de survies étaient les mêmes.  

Peu de choses différencient donc ces malades symptomatiques ou non. L’évolution identique dans les deux cas plaide en tout cas pour une prise en charge identique, même si, comme on pouvait s’y attendre, les embolies pulmonaires asymptomatiques touchent davantage les petits vaisseaux.