Lancet oncology

Erlotinib et bévacizumab en premier ligne chez les mutés

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2014

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Nous avions déjà rapporté sur ce site les résultats de l’étude ATLAS qui montrait une activité supérieure de la combinaison erlotinib et bevacizumab en maintenance  par comparaison au seul bévacizumab (/association-du-panitumumab-une-chimiotherapie-par-carboplatine-et-paclitaxel).

Voici en ligne, dans le Lancet Oncology, seulement trois mois après sa présentation à l'ASCO, la publication de cette même association d’erlotinib et de bévacizumab chez les patients qui présentent une mutation activatrice de l’EGFR.

Il s’agit d’une étude randomisée de phase 2 qui a été menée dans 30 centres japonais. Les patients devaient avoir un cancer bronchique non à petites cellules de stade IIIB ou IV. Ils devaient avoir une mutation activatrice de l’EGFR et un PS à 0 ou 1. Ils étaient randomisés pour recevoir soir erlotinib, soit erlotinib plus bévacizumab (15 mg/m2kg toutes les 3 semaines).

L’objectif principal était la survie sans progression déterminée par un comité indépendant.

Résultats

Au total 154 patients ont été enrôlés en deux ans, 77 ont été randomisés pour recevoir de l’erlotinib et du bévacizumab  et 77 de l’erlotinib seulement.

Les caractéristiques des patients  des deux groupes étaient comparables.

La survie sans progression médiane  a été significativement prolongée dans le bras expérimental : elle était de 16 mois dans ce groupe contre seulement  9,7 mois dans le bras standard (HR 0,54 (95% CI 0,36–0,79), p = 0,0015).

Les données  de survie ne sont pas matures.

Les principaux effets secondaires sont indiqués dans le tableau ci dessous :

 

Erlotinib et bevacizumab

Erlotinib

 

Tous (%)

Grade 3 (%)

Grade4 ou 5 (%)

Tous (%)

Grade 3 (%)

Grade4 ou 5 (%)

Rash

99

25

0

99

19

0

Diarrhée

81

1

0

78

1

0

Hémorragies

72

3

0

29

0

0

Hémoptysies

8

0

0

1

0

0

HTA

76

60

0

13

10

0

Protéinurie

52

8

0

4

0

0

Cette étude est la première qui montre l’efficacité en termes de survie sans progression  de l’association de bévacizumab à l’erlotinib pour le traitement des patients qui ont une mutation activatrice de l’EGFR. Cette amélioration importante, puisque la survie sans progression a augmenté de plus de 50%,  a été obtenue au prix d'un excès de toxicité qui n’est pas considérable.

Deux autres essais cliniques de phase 2 qui posent la même question sont en cours, l’étude de phase 2 BELIEF et l’étude ACCRU.

Reference

Erlotinib alone or with bevacizumab as first-line therapy in patients with advanced non-squamous non-small-cell lung cancer harbouring EGFR mutations (JO25567): an open-label, randomised, multicentre, phase 2 study.

Seto T, Kato T, Nishio M, Goto K, Atagi S, Hosomi Y, Yamamoto N, Hida T, Maemondo M, Nakagawa K, Nagase S, Okamoto I, Yamanaka T, Tajima K, Harada R, Fukuoka M, Yamamoto N.

Lancet Oncol. 2014 Aug 27. [Epub ahead of print]

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