Lung Cancer

Faut-il suivre les recommandations pour la recherche de mutations EGFR et KRAS ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2015

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Il est recommandé de ne chercher des mutations EGFR et KRAS que chez les patients qui ont un adénocarcinome ou ceux qui ont un cancer dont la composante adénocarcinomateuse  ne peut être exclue compte tenu de l’exiguité des prélévements  (/segmentectomie-classique-ou-par-videothoracoscopie-chez-les-malades-de-plus-de-50-ans). On y ajoute en général les cancers restant indifférenciés après immunohistochimie, le « not-otherwise-specified »  (NOS).

Pour tenter de savoir si cette attitude est légitime les auteurs ont travaillé à partir d’une base de données regroupant 816 échantillons tumoraux testés à Amsterdam pour KRAS et EGFR de mai 2004 à décembre 2010.

Parmi ces cas, 343 ont été positifs et 7 d’entre eux ont été exclus parce qu’ils avaient été traités par inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR  avant l’analyse.

Examen histologique selon la classification de 2004

L’examen anatomopathologique initial, selon la classification de 2004, retenait dans la grande majorité des cas le diagnostic d’adénocarcinome (n=246) ou de cancer adénosquameux (n=3) ou de cancer indifférencié.

Par ailleurs dans 7 cas le diagnostic de cancer épidermoïde était retenu. 

Immunohistochime

Chez tous ces patients une immunohistochimie par TTF-1 et PAS-D (en faveur d’un adénocarcinome) et P63 (en faveur d’un épidermoïde) a été réalisée de façon séquentielle :

-       d’abord TTF1 et 68 prélèvements ont été négatifs,

-       puis PAS-D chez les négatifs et  36 ont été négatifs

-       et enfin P63  chez ces négatifs et 6 étaient positifs et avaient donc le profil immunohistochimique d’un cancer épidermoïde.

Outre ces 6 cas, il y avait dans cette série 5 cas pour lesquels les données étaient manquantes (4 PAS-D et 1 P63).

Examen histologique selon la classification de 2011

Après immunohistochimie les résultats concernant les patients classés à un moment ou un autre épidermoïde ont pu être reclassés ainsi :

-       les 7 patients initialement classés épidermoïdes ont été reclassés en adénocarcinomes (n=6)  ou NOS (n=1). Chez ces 7 patients la recherche de mutations devenait conseillée : 1 avait une mutations EGFR et 6 une mutations KRAS.

-       Chez les 5 autres la recherche de mutations n’est pas conseillée : elle a été réalisée et a objectivé 3 mutations KRAS et 2 EGFR. C’est uniquement pour ces 2 patients qu’on peut considérer qu’il y a une réelle perte de chance.

Ainsi, dans une population de 816  patients dont on peut pense qu’ils ont probablement été sélectionnés sur des critères cliniques, cette étude montre  que le respect des guidelines expose à manquer 2 cas de mutations EGFR ce qui peut être une perte de chances pour ces 2 malades. Ceci doit-il nous conduire à changer nos pratiques?  Nous ne le pensons pas.

Reference

Is the current diagnostic algorithm reliable for selecting cases for EGFR- and KRAS-mutation analysis in lung cancer?

Vincenten JP, Smit EF, Grünberg K, Postmus PE, Snijders PJ, Witte BI, Heideman DA, Thunnissen E.

Lung Cancer  2015; 89 : 19-2

54 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer