Journal of Thoracic Oncology

Gefitinib et bevacizumab en première ligne chez les mutés

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2015

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Nous avons il y a quelques mois commenté sur ce site les résultats d’une étude de phase II randomisée multicentrique (/des-biomarqueurs-plasmatiques-en-complement-du-scanner-de-depistage) dans laquelle 154 patients, présentant une mutation activatrice de l’EGFR, ont été enrôlés en deux ans, 77 ont été randomisés pour recevoir de l’erlotinib et du bévacizumab  et 77 de l’erlotinib seulement. La survie sans progression médiane  était significativement prolongée dans le bras expérimental : elle était de 16 mois dans ce groupe contre seulement  9,7 mois dans le bras standard (HR 0,54 (95% CI 0,36–0,79), p = 0,0015).

Voici une autre étude de phase II, menée cette fois avec du gefitinib. C’est une étude multicentrique japonaise qui s’intéresse à celle même population de patients présentant une mutation activatrice de l’EGFR.

Le gefitinib est administré à la dose de 250 mg/jour et le bevacizumab à 15 mg/kg toutes les 3 semaines. L’objectif principal était le taux de PFS à un an : supérieur à 55% il indiquait un potentiel intérêt, inférieur à 40% il devait indiquer  que ce traitement n’avait pas d’intérêt.

Quarante deux patients ont été inclus, la majorité non fumeurs et de sexe féminin.

Le taux de contrôle de la maladie était de 97,6% avec 73,8% de réponses. Le taux médian de PFS à 1 an était de 56,7% et la durée médiane de PFS était de 14,4 mois.

Il y avait de façon intéressante une importante différence de PFS entre les patients qui avaient une délétion de l’exon 19 et une mutation L858R de l’exon 21 (18 versus 9,4 mois, p = 0,006).

La médiane de survie  n’était pas atteinte.

Les principaux effets secondaires les plus fréquents étaient les rash cutanés, l’hypertension, la protéinurie et la diarrhée (tableau ci dessous).

 

Nombre de patients (%)

 

Tout grade

Grade 3

Grade 4

Rash

38 (93)

6 (15)

0

Hypertension

28 (68)

7 (17)

0

Protéinurie

23 (56)

3 (7)

0

Diarrhée

18 (46)

1 (2)

0

Hémorragie cérébrale

1 (2)

1 (2)

0

Perforation colique

1 (2)

 

1 (2)

 Les résultats de cette étude de phase II menée avec du gefitinib vont tout à fait dans le même sens que l’étude de phase II randomisée commentée en septembre dernier dans laquelle l’association erlotinib et bevacizumab était comparée au bevacizumab :

Gefitinib

Bevacizumab

Erlotinib

Bevacizumab

Erlotinib

Taux de réponse (%)

73,8

69

63

PFS médiane (mois)

14,4

16

9,7

PFS à un an (%)

56,7

65

32

Chez des patients qui présentent une mutation activatrice de l’EGFR, l’association de inhibiteurs de la tyrosine kinase  de l’EGFR et de bevacizumab semble donc d'après ces 2 études de phase II prolonger très nettement la survie sans progression. 

Reference

Phase II Trial of Gefitinib in Combination with Bevacizumab as First-Line Therapy for Advanced Non-Small Cell Lung Cancer with Activating EGFR Gene Mutations: The Okayama Lung Cancer Study Group Trial 1001.

Ichihara E, Hotta K, Nogami N, Kuyama S, Kishino D, Fujii M, Kozuki T, Tabata M, Harada D, Chikamori K, Aoe K, Ueoka H, Hosokawa S, Bessho A, Hisamoto-Sato A, Kubo T, Oze I, Takigawa N, Tanimoto M, Kiura K.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 486-91

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