Cancer

Human immunodeficiency virus-associated lung cancer in the era of highly active antiretroviral therapy.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2012

Cancer et VIH

Les patients atteints simultanément de cancer broncho-pulmonaire et d’infection par le VIH sont plus jeunes, ont des stades plus avancés et ont une moins bonne survie. Néanmoins l’utilisation du traitement moderne HAART a considérablement modifié l’évolution de l’affection VIH et c’est pourquoi, afin de mieux préciser l’évolution actuelle du cancer broncho-pulmonaire chez ces malades, que les auteurs ont conduit cette étude rétrospective chez 80 patients consécutifs de 1995 à 2008 dans deux établissements d’Atlanta.

La majorité des patients étaient des hommes âgés de 52 ans en moyenne ; 33% étaient homo ou bisexuels, 71% étaient toxicomanes et le quart des patients utilisaient des drogues intraveineuses. Plus de 60% avaient une consommation alcoolique excessive. Parmi les 77 patients dont le tabagisme était documenté, tous étaient fumeurs (37 PA en moyenne).

L’histologie était dans 73 cas un cancer bronchique non à petites cellules (30 adénocarcinomes, 23 épidermoïdes et 20 NOS) et dans les 7 autres cas un cancer bronchique à petites cellules. Les 3/4 des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules avaient un stade IIIB ou IV et 5 cancers bronchiques à petites cellules étaient disséminés.  

Le diagnostic d’affection VIH avait été porté en moyenne 7 ans plus tôt ; ce délai était sensiblement plus court chez la femme. Au moment du diagnostiques de cancer le compte moyen de CD4 était de 304 c/ml et la charge virale moyenne de 82 420 copies/ml.

Les traitements utilisés étaient variés. Un peu moins des 3/4 de ces patients (seulement 62% avaient un PS à 0 ou 1) ont reçu un traitement spécifique (à part sensiblement égale chirurgie, chimioradiothérapie, radiothérapie et chimiothérapie). Les chimiothérapies étaient plus homogènes que dans la plupart des séries rétrospectives publiées, à base de cisplatine et VP16 pour les cancers bronchiques à petites cellules et de carboplatine et paclitaxel pour les cancers bronchiques non à petites cellules.

La survie de l’ensemble de la cohorte était à 1 an de 31% et à 3 ans de 4% et la médiane de 6,1 mois, et celle des stades IIIB/IV de 25 et 0% et de 4 mois. En analyse multivariée un stade précoce et un traitement radical étaient prédictifs d’une plus longue survie pour les cancers bronchiques non à petites cellules.

Enfin la survie spécifique (en relation avec le cancer)  était meilleure chez les patients avec un compte de CD4 >200 (P =0.02) and >500 (P = 0,007). C’est le message essentiel de cet article.

Peu de données recueillies de façon prospective sont disponibles ce qui est un argument pour poursuivre activement les inclusions dans l’essai français IFCT 1001 CHIVA que coordonne Armelle Lavolé pour l’IFCT (http://www.ifct.fr).

 

Reference

Human immunodeficiency virus-associated lung cancer in the era of highly active antiretroviral therapy.

Pakkala S, Chen Z, Rimland D, Owonikoko TK, Gunthel C, Brandes JR, Saba NR, Shin DM, Curran WJ Jr, Khuri FR, Ramalingam SS.

Cancer. 2012; 118 : 164-72.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer