Journal of Thoracic Oncology

Human immunodeficiency virus infection and non-small cell lung cancer: survival and toxicity of antineoplastic chemotherapy in a cohort study.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2011

Cancer et VIH

Le pronostic du cancer du poumon chez le patient infecté par le VIH est plus mauvais que dans la population générale. Il n’y a pas de recommandation concernant la stratégie thérapeutique alors qu’il existe des interactions entre les antirétroviraux et certaines chimiothérapies.

Cette étude rétrospective a porté sur 52 patients VIH+, atteints de cancer bronchique non à petites cellules de stade IIIA-IV dans 90% des cas, âgés de 48 ans, fumeurs dans 98% des cas, avec un taux médian de CD4 de 300/µl.

Les facteurs indépendamment associés à une meilleure survie étaient le taux de CD4 ≥200 µl, le PS <2 et le fait de recevoir une thérapie antirétrovirale.

Parmi les 14/68 combinaisons de chimiothérapies responsables de toxicité de grade IV, près de la moitié des patients (6/13) en sont décédés. Le seul facteur de risque indépendant associé à une toxicité de grade IV était le fait de recevoir une antiprotéase. L’interaction la plus probable est celle qui implique le cytochrome P450. Les antiprotéases, en particulier le ritonavir (même utilisé à très faible dose) inhibent fortement le CYP450. Les taxanes, les vinca alcaloïdes, l’étoposide, l’erlotinib et le gefitinib sont métabolisés par le CYP450, par conséquent leur association peut entrainer une augmentation de la concentration plasmatique de la chimiothérapie.

Nous sommes parfaitement d’accord avec les auteurs qui concluent que le choix de la chimiothérapie et des antirétroviraux doit être décidé à la lumière des interactions potentielles attendues, tout en préservant au maximum la qualité de vie et la pression virale.

 

Docteur Armelle Lavolé, 

Service de Pneumologie, Hôpital Tenon, APHP Paris

Reference

Human immunodeficiency virus infection and non-small cell lung cancer: survival and toxicity of antineoplastic chemotherapy in a cohort study.

Makinson A, Tenon JC, Eymard-Duvernay S, Pujol JL, Allavena C, Cuzin L, Poizot-Martin I, de la Tribonnière X, Cabié A, Pugliese P, Reynes J, Le Moing V.

J Thorac Oncol. 2011; 6 : 1022-9.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer