Journal of Clinical Oncology

Immunochimiothérapie néoadjuvante : de nouveaux résultats de l’étude de phase II NADIM

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2022

Immunothérapie, Traitement péri-opératoire, Traitement des stades III, Chirurgie

En octobre 2020, nous avons commenté les premiers résultats de l’étude NADIM, une étude académiqueespagnole de phase II ouverte menée chez des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules de stade IIIA dans la 7éme classification (cliquer ici).  Ils recevaient avant la chirurgie 3 cycles d’immunochimiothérapie  (J1=J22) associant 360 mg de Nivolumab, 200 mg/m2 de Paclitaxel,et carboplatine (AUC 6) puis, après la chirurgie,  un traitement adjuvant par nivolumab pendant un an.

L'objectif principal était la survie sans progression (PFS) à 24 mois.

Quarante-six patients avaient été inclus (patients en intention de traiter) dont 41 ont été opérés. 

Au 31/1/2020), avec une durée médiane de suivi de 24 mois, les durées médianes de survie sans progression et de survie n’étaient pas atteintes et le taux estimés de survie sans progression à 2 ans étaient de 77,1% . Le taux de réponse clinique était de 76% dont 2 complètes. Aucune progression n’avait été été observée.  Parmi les 41 patients opérés, 34 (83%) ont eu une réponse pathologique majeure dont 26 (63,4%) avaient une réponse complète histologique. 

Nouveaux résultats cliniques observés en mars 2021

A cette date, une progression était observée chez 12 patients et 9 décès ont été observés et les durées médianes de survie sans progression et de survie globale n’étaient toujours pas atteintes.  Le taux de survie sans progression était de 69,6% à 36 et à 42 mois dans la population en en intention de traiter. Quant aux taux de survie à 36 et à 42 mois de cette même population, ils étaient de 81,9 et 78,9%.  

En analyse univariée le PS (0 vs 1), la taille de la tumeur et la chirurgie étaient associés à la survie globale. 

Aucune donnée nouvelle concernant la toxicité n’a été rapportée. 

Biomarqueurs

Pour 28 et 29 des 46 patients on disposait de l’expression de PD-L1  et de la charge mutationnelle : aucune n’était pronostique. Pour 43 des 46 patients des recherches d’ADN tumoral circulant ont pu être effectuées  et celles-ci étaient initialement positives chez 30/43 (69,8%) patients. Les patients qui avaient un taux initial bas avaient une PFS et une survie significativement meilleures que ceux qui avaient un taux élevé . 

Valeur pronostique de la réponse

Aucun lien entre la réponse clinique (RC+RP vs S) et la survie sans progression (0,79 (0,24-2,59)) et la survie globale (0,87 (0,20-3,75)) n’a été observé. 

De même, le lien avec la réponse pathologique (pRC vs réponse majeure ou incomplète) n’atteignait pas la significativité ni pour la survie sans progression (0,38 (0,12-21,25)) ni pour la  la survie globale (0,24 (0,04-1,33)).

En revanche les 27 patients qui avaient  un taux d’ADN tumoral circulant indétectable avaient des taux de survie sans progression (0,26 (0,07-0,93)) et de survie globale (0,04 (0,00-0,55)) significativement augmentés.  

Les résultats de cette étude ouverte de phase II sont intéressants parce qu’ils  indiquent un taux de survie à 3 ans supérieur à 80%  nettement supérieur à celui qui est habituellement décrit dans la littérature chez les malades  atteints de cancer bronchique non à petites cellules de stade IIIA. Notre enthousiasme  doit cependant être tempéré  par le fait que cette étude ne porte que sur 46 patients dont seulement 34 (73%) étaient classés N2 à l’inclusion. Si on se réfère au tableau I de la première publication, un malade atteint d’un cancer classé T2N1M0 n’aurait pas du être inclus puisqu’il n’avait pas de cancer de stade IIIA. De plus même parmi les N2, un tiers des patients avaient un cancer de petit stade T1N2.  Il faut donc interpréter ces trésultats avec prudence. 

 

Reference

Overall Survival and Biomarker Analysis of Neoadjuvant Nivolumab Plus Chemotherapy in Operable Stage IIIA Non-Small-Cell Lung Cancer (NADIM phase II trial).

Provencio M, Serna-Blasco R, Nadal E, Insa A, García-Campelo MR, Casal Rubio J, Dómine M, Majem M, Rodríguez-Abreu D, Martínez-Martí A, De Castro Carpeño J, Cobo M, López Vivanco G, Del Barco E, Bernabé Caro R, Viñolas N, Barneto Aranda I, Viteri S, Pereira E, Royuela A, Calvo V, Martín-López J, García-García F, Casarrubios M, Franco F, Sánchez-Herrero E, Massuti B, Cruz-Bermúdez A, Romero A.

J Clin Oncol. 2022 May 16. Online ahead of print

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