Lancet oncology

Immunothérapie et chimiothérapie dans les cancers bronchiques à petites cellules : de nouveaux résultats de l’étude CASPIAN

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2021

Immunothérapie, Cancers à petites cellules

Les premiers résultats de l’étude CASPIAN ont été commentés sur ce site en décembre 2019 (cliquer ici). Cette importante étude de phase III randomisée, conduite chez des patients atteints de cancer bronchique à petites cellules disséminé, comparait  l’association à une chimiothérapie d’un anti PD-L1, le  durvalumab et d’un anti CTLA4, le tremelimumab.   Les patients étaient randomisés sur le mode 1/1/1 pour recevoir soit durvalumab, étoposide et sel de platine, soit ce même traitement et du tremelimumab, soit un bras de référence par platine et étoposide sans immunothérapie.   L'objectif principal était la survie globale. Aprés que 805 patients aient été randomisés, une analyse intermédiaire prévue, a montré que la survie médiane des patients du bras  durvalumab+chimiothérapie était significativement supérieure à celle des patients du bras chimiothérapie à 13 vs 10,3 mois. Cette différence était significative (0,73 (0,59-0,91), p = 0,0047) et sur la base de ces résultats l’association du durvalumab à la chimiothérapie par platine et étoposide est devenue un standard de traitement. Ce sont de nouveaux résultats qui sont présentés ici avec un suivi médian de 25,1 mois. 

 

Etoposide, Platine et Durvalumab

Etoposide et Platine

Etoposide, Platine, Durvalumab et Tremelimumab

p

N

268

269

268

 

Durée médiane de survie (mois)

-

10,5

10,4

 

HR (95%CI)

-

0,82 (0,68-1)

0,045

Taux de survie à 1 an (%)

-

39,3

43,8

 

Taux de survie à 2 ans (%)

-

14,4

23,4 

 

Durée médiane de survie (mois

12,9

10,5

-

 

HR (95%CI)

0,75 (0,62-0,91) 

-

0,032

Taux de survie à 1 an (%)

52,8

39,3

 

 

Taux de survie à 2 ans (%)

22,6

14,4

 

 

Comme le montre le tableau ci-dessus, l’association étoposide, platine, durvalumab et tremelimumab n’entrainait aucune différence significative de survie. Cependant les courbes s’écartaient à partir d’un an de sorte qu’à deux ans le pourcentage de patients vivants était nettement supérieur dans le bras associant étoposide, platine, durvalumab et tremelimumab comparativement au bras standard 

En revanche, la durée médiane de survie des patients traités par étoposide, platine et durvalumab restait significativement supérieure à celle des patients du bras standard et il en était de même des taux de survie à un et deux ans. 

La survie sans progression médiane était similaire dans les 3 groupes et les taux de réponse ne différaient pas entre les bras.

Les taux d’effets adverses de grade 4 et 5 étaient plus élevés chez les patients qui ont reçu une double immunothérapie. Ils étaient respectivement dans le bras étoposide, platine, durvalumab et tremelimumab, dans le bras étoposide, platine et durvalumab et dans le bras étoposide et  platine de 21, 16 et 19% pour les effets adverses grade 4 et de 10, 5 et 6% pour ceux de grade 5. Les effets adverses sévère de toutes causes étaient rapportés respectivement chez 45, 32 et 36% des patients. Enfin des décès rapportés au traitement ont été observés chez 5% des patients qui recevaient un double immunothérapie vs  2 et 1% des patients des deux autres bras. 

Ces résultats actualisés confirment les premiers résultats de cette étude de phase III : l’addition de durvalumab à la chimiothérapie par platine et étoposide prolonge significativement la survie des patients atteints de cancer bronchique à petites cellules disséminé. En revanche l’addition du tremelimumab augmente la toxicité sans augmenter significativement la durée médiane de survie. 

Les associations à la chimiothérapie du durvalumab  ou de l’atezolizumab (cliquer ici) représentent la première avancée majeure obtenue depuis plusieurs dizaines d’années dans le traitement de cancers bronchiques à petites cellules métastatiques. 

 

 

Reference

Durvalumab, with or without tremelimumab, plus platinum-etoposide versus platinum-etoposide alone in first-line treatment of extensive-stage small-cell lung cancer (CASPIAN): updated results from a randomised, controlled, open-label, phase 3 trial.

Goldman JW, Dvorkin M, Chen Y, Reinmuth N, Hotta K, Trukhin D, Statsenko G, Hochmair MJ, Özgüroğlu M, Ji JH, Garassino MC, Voitko O, Poltoratskiy A, Ponce S, Verderame F, Havel L, Bondarenko I, Każarnowicz A, Losonczy G, Conev NV, Armstrong J, Byrne N, Thiyagarajah P, Jiang H, Paz-Ares L; CASPIAN investigators.

Lancet Oncol 2021; 22 : 51-65

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