Journal of Clinical Oncology

La description des effets secondaires dans les essais de phase 3 publiés dans de grandes revues.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2014

Méthodologie / Essais thérapeutiques

Le rapport des effets secondaires est un élément très important lors de la publication des études cliniques en oncologie. Pourtant,  et bien qu’il existe des règles de publication très précises, ce rapport de toxicité n’est pas toujours bien effectué.

Des recommandations ont été élaborées il ya une dizaine d’années par les membres du  Consolidated Standards of Reporting Trials (CONSORT) statement. Les auteurs s’en sont inspirés,  en précisant mieux certains points, pour leur analyse qui comporte 14 points en tout (tableau ci dessous) :

1

Le titre ou l’abstract doit mentionner les effets adverses

2

Si un essai montre des inconvénients et des avantages, l’introduction doit le préciser

3

L’article doit préciser si tous les effets adverses sont listés ou seulement un échantillon

4

L’article doit préciser quelle échelle est utilisée pour mesurer les effets adverses

5

L’article doit préciser le temps pendant lequel les effets adverses sont observés

6

L’article doit préciser si une règle d’arrêt pour toxicité a été utilisée

7

L’article doit préciser si le même événement récurrent chez un patient est compté une ou deux fois.

8

L’article doit préciser les raisons d’arrêt du traitement

9

l’article doit préciser le nombre d’effets secondaires entrainant le décès

10

L’article doit préciser combien de patients sont évaluables pour toxicité

11

L’article doit préciser le nombre d’effets secondaires (plutôt que le pourcentage)

12

 L’article doit préciser le risque absolu pour chaque effet secondaire (par exemple, 5% des patients ont tel effet secondaire).

13

 L’article ne doit pas combiner des effets secondaires de sévérité différente.

14

 L’article ne doit pas décrire la toxicité  de façon vague (par exemple « le traitement est bien toléré »)

A partir d’une recherche bibliographique portant sur les années 2009, 2010 et 2011, 589 articles ont été repérés et 175 qui comportaient les critères de l’étude ont été retenus (études interventionnelles de phase 3 concernant les cancers avancés). Ces études avaient été publiées dans de grands journaux (le tiers provenaient du Journal of Clinical Oncology) dont l’impact factor médian était de 18. Vingt % concernaient le cancer broncho-pulmonaire. La majorité des études (65%) étaient sponsorisées par l’industrie.

Si certains points sont conformes à ce qui est demandé (par exemple 91% pour le point 1 ou 93% pour le point 4), d’autres points sont très rarement rapportés (par exemple 14% pour le point 6 ou 4% pour le point 12). Quatre vingt quatre pour cent des articles ne spécifiaient pas si le même événement récurrent chez un patient était compté une ou deux fois !

Plus encore, le tiers des publications utilisaient une terminologie vague mais plutôt favorable, telle que « acceptable, bien toléré, gérable ou léger » … Et seulement 3% utilisaient des termes vagues mais non favorable tels que « mal toléré, mettant la vie en danger ou une toxicité augmentée ».

Le score moyen d’exhaustivité, établi par la somme des 14 points (chacun comptant pour 1 point),  était de 3 à 12 (8 en moyenne).

De nombreux facteurs tels que par exemple le type d’intervention, le fait que le traitement soit déjà approuvé dans une autre indication, l’impact factor du journal, n’étaient pas liés au score d’exhaustivité. Seuls l’étaient l’année de publication et le fait que le financement ne soit pas précisé.

Les auteurs concluent à juste titre qu’il est urgent que les éditeurs adoptent des guidelines homogènes sur ce point. 

Reference

Adverse event reporting in cancer clinical trial publications.

Sivendran S, Latif A, McBride RB, Stensland KD, Wisnivesky J, Haines L, Oh WK, Galsky MD.

J Clin Oncol 2014; 32 : 83-9

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Revue : British Journal of Cancer