European Journal of Cancer

La prise d’un traitement de maintenance par erlotinib ne dégrade pas la qualité de vie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2013

Thérapeutique ciblée, Qualité de vie / Soins palliatifs

L’erlotinib est l’un des deux médicaments approuvés en maintenance pour le traitement des cancers bronchiques non à petites cellules. Son indication repose sur les résultats de l’étude SATURN qui comparait, chez des patients traités par 4 cycles de chimiothérapie, un traitement de maintenance par erlotinib ou placebo (/deficit-en-alpha-1-antitrypsine-et-cancer-broncho-pulmonaire). La survie sans progression était significativement augmentée dans le groupe erlotinib, que les patients soient stables ou répondeurs à la chimiothérapie initiale. En revanche la survie globale n’était significativement augmentée, sous l’influence de l’erlotinib, que chez les seuls patients dont la maladie était stable. L’erlotinib est donc indiqué pour le traitement des cancers bronchiques non à petites cellules ayant reçu 4 cycles de chimiothérapie et dont la maladie est alors stabilisée.

Quelle est dans cet essai  l‘influence de ce traitement sur la qualité de vie? C’est la question posée par cet article.

Au moment de la randomisation les indices de qualité de vie étaient les mêmes dans les deux groupes.   

Le traitement par erlotinib ne détériorait pas la qualité de vie, sans aucune différence significative avec le placebo.

Des analyses exploratoires ont été conduites pour regarder le temps jusqu’aux symptômes (douleur, toux, dyspnée) ou jusqu’au recours aux analgésiques.

Deux paramètres ont été significativement différentes du placebo :

  • le temps jusqu’à l’aggravation de la douleur : 0.61 (0.42–0.88) et
  • le temps jusqu’au recours aux analgésiques : 0.66 (0.46–0.94)

En revanche le temps jusqu’à l’aggravation des symptômes respiratoires n’était pas significativement modifié.

Le pourcentage de patients dont le PS était aggravé était un peu supérieur dans le groupe erlotinib.

Le pourcentage de rash cutanés (60 vs 9%) et de diarrhées (20 vs 4%) était plus élevé dans le groupe erlotinib.

Finalement, on peut retenir de ce travail que, s’il n’améliore pas la qualité de vie, l’erlotinib en maintenance ne l’aggrave pas non plus et qu’il prolonge le temps d’apparition ou d’aggravation des douleurs en retardant le recours aux analgésiques. Il est clair donc que, malgré sa toxicité, l’erlotinib n’a pas détérioré la qualité de vie.  

Reference

Effects of erlotinib first-line maintenance therapy versus placebo on the health-related quality of life of patients with metastatic non-small-cell lung cancer.

Juhász E, Kim JH, Klingelschmitt G, Walzer S.

Eur J Cancer 2013; 49 : 1205-15. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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