Annals of Oncology

L’autorisation du crossover facilite-t-il le recrutement dans les essais thérapeutiques ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2018

Méthodologie / Essais thérapeutiques

Faut-il autoriser le crossover dans les essais thérapeutiques qui portent sur de nouveaux médicaments ? Cette question reste toujours d’actualité et est même encore plus fréquemment posée maintenant qu’on dispose de médicaments dont l’efficacité est tellement importante qu’il apparait à beaucoup d’entre nous inéthique de priver nos malades de ces traitements. A l’inverse le cross over rend souvent les résultats de survie ininterprétables et peut conduire à considérer à tort, - sur les données de la seule survie sans progression- un traitement comme efficace (ou inefficace). 

En dehors de l’éthique, un argument souvent mis en avant pour le cross over est qu’il favoriserait le recrutement. Mais est-ce vraiment le cas ? 

C’est la question à laquelle répond cette lettre à l’éditeur dont les auteurs ont examiné tous les essais randomisés utilisés par la FDA pour l’enregistrement de nouveaux médicaments anti-cancéreux de 2006 à 2017. Soixante-neuf études ont été identifiées dont 49 (71%) n’autorisaient pas le crossover et 20 l’autorisaient. 

Le nombre médian de patients randomisés dans les études qui autorisaient le crossover était significativement inférieur à celui des patients randomisés dans les études qui ne l’autorisaient pas (377 vs 668) de sorte que leur recrutement était plus rapide mais le nombre de patients inclus par mois n’était pas significativement différent. 

Par ailleurs le pourcentage de patients screenés enrôlés dans les études était similaire, qu’il y ait on non crossover.

Enfin on retiendra que 25% des études autorisant un crossover montraient une augmentation significative de la survie alors que c’était le cas de 70% des études qui ne l’autorisaient pas. 

Le débat reste donc ouvert mais l’argument fréquemment avancé de la facilitation du recrutement par l’autorisation du crossover ne semble pas valable.  

 

 

 

Reference

Crossover is not associated with faster trial accrual.

Chen EY, Prasad V.

Ann Oncol  2018 ;29 : 776-777

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