Annals of Oncology

Le Vemurafenib chez les patients qui ont une mutation mutations de BRAF V600 et BRAF non V600 : une étude réalisée dans le cadre du programme AcSé.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2020

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Les mutations de BRAF V600 et non V600 sont rares et peu d’études ont exploré l’activité du vemurafenib (cliquer ici pour un accès gratuit). Dans cette étude qui comportait plusieurs types de cancers, 8 réponses avaient été observées chez 19 malades qui présentaient une mutation BRAF V600

L’étude française qui est publiée ici a été réalisée dans le cadre du programme AcSé qui portait sur le traitement de patients porteurs de mutations « ciblables » par des traitements non encore approuvés par les autorités de santé.

Pour être inclus, les patients devaient avoir un cancer bronchique non à petites cellules avec mutation BRAF BRAF V600 ou BRAF non V600, des lésions mesurables et un PS ≤2. Ils recevaient 960 mg, 2 fois par jour de vemurafenib par voie orale jusqu’à progression ou toxicité inacceptable.

L'objectif principal était le taux de réponses confirmées. 

Les objectifs secondaires étaient la durée de réponse, la survie sans progression, la survie et la toxicité.

Résultats

D’octobre 2014 à juillet 2018,194 patients ont été enrôlé dans ce programme. Parmi ceux-ci,  118 patients  étaient enrôlés dans la cohorte de cancers bronchiques non à petites cellules  BRAF V600  (n=101) et 17 dans celle de BRAF non V600 (n=17). L’âge médian des patients de ces deux cohortes était respectivement de 68 et 65 ans. Environ 80 % des malades avaient reçu au moins une ligne de chimiothérapie. 

Au total 115 ses 118 patients ont été traité par vemurafenib et la durée médiane de traitement était respectivement de 3,3 et 1,5 mois dans ces deux cohortes V600 ou non. 

Parmi les 96 patients de la cohorte BRAF V600  évaluables pour la réponse, 43 (44,8 %) avaient une réponse objective. La durées médiane de réponse était de 6,4 mois, celle de survie sans progression  était de 5,2 mois et enfin celle de survie de 10 mois. La durée médiane de survie sans progression était très différente selon qu’il y avait ou non des métastases cérébrales (1,9 vs 5,4 mois). 

Parmi les 15 patients de la cohorte BRAF non V600  évaluables pour la réponse, aucune réponse n’a été observée. 

Aucune différence significative de survie sans progression n’a été observée entre les fumeurs et les non-fumeurs.

La plupart des toxicités étaient de grade 1 et 2, et les principales toxicités étaient l’asthénie,  l’anorexie,  les dermatites acnéiformes, les nausées et diarrhées.

Ces résultats sont intéressants puisqu’ils démontrent l’activité du vemurafenib  chez les patients qui ont une mutation BRAF V600  et ne retrouvent aucune activité chez ceux qui ont une BRAF non V600. On notera cependant que, - même s’il est toujours hasardeux de comparer les résultats de deux études -,  le taux de réponse, la durée médiane de réponse et la durée médiane de survie sans progression  des malades BRAF V600   antérieurement traités  sont nettement inférieur sous vemurafenib que sous l’association dabrafenib et trabetinib  (respectivement à 44,8 vs 63%, 6,4 vs 9 mois et 5,2 vs 8,6 mois) (cliquer ici).   Cette association qui est remboursée en deuxième ligne ou plus depuis le mois de janvier (cliquer ici) est donc pour l’instant le traitement de référence. La place du vemurafenib est donc une alternative à proposer aux patients qui ne peuvent pas recevoir cette association.  

Reference

Vemurafenib in non-small-cell lung cancer patients with BRAFV600 and BRAFnonV600 mutations.

Mazieres J, Cropet C, Montané L, Barlesi F, Souquet PJ, Quantin X, Dubos-Arvis C, Otto J, Favier L, Avrillon V, Cadranel J, Moro-Sibilot D, Monnet I, Westeel V, Le Treut J, Brain E, Trédaniel J, Jaffro M, Collot S, Ferretti GR, Tiffon C, Mahier-Ait Oukhatar C, Blay JY.

Ann Oncol 2020; 31 : 289-294

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