Journal of Thoracic Oncology

Les altérations génétiques associées à EGFR sont-elles pronostiques ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2019

EGFR, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Est-ce que les altérations génétiques qui sont parfois associées aux mutations de l’EGFR peuvent influencer l’évolution des patients qui présentent des cancers avec mutation activatrice de l'EGFR ? Cette étude rétrospective coréenne a pour objectif de répondre à cette question. 

Les patients qui présentaient un cancer bronchique non à petites cellules de stade avancé avec une mutation activatrice usuelle de l'EGFR, pris en charge au Samsung Medical Center et ayant eu un NGS ont été inclus entre 2014 et 2017. Deux cohortes ont été constitués selon le traitement reçu : 

  • Pour la cohorte 1 (n=75), les résultats du NGS étaient obtenus avant le traitement par un inhibiteur de la tyrosine kinase de première ou deuxième génération. La durée médiane de suivi dans cette cohorte était de 30,9 mois.
  • Pour la cohorte 2 n=82), les patients avaient acquis une mutation T790M après un traitement de première ligne et les résultats du NGS étaient obtenus avant le traitement par un inhibiteur de la tyrosine kinase de troisième génération. La durée médiane de suivi dans cette cohorte était de 23,9 mois.

Dans la cohorte 1, les mutations les plus fréquemment associées étaient TP53 (57.3%), CTNNB, PIK3CA et  RB1. TP53 étaient associée à une diminution non significative de la survie sans progression. En analyse multivariée TPS3 était associée à une plus courte survie sans progression et une plus courte survie globale. 

Dans la cohorte 2, les mutations les plus fréquemment associées étaient TP53 (60,9%), et, comme pour la cohorte 1 CTNNB, RB1 et PIK3CA et l’amplification de MDM2 était la plus fréquente. La mutation TPS3 était significativement associée à une plus courte survie sans progression (8,9 vs 12,8 mois) et une plus courte survie globale (17,8 vs 26,6 mois). Les mutations de RB1 et PTEN (n=3) étaient également associées à une diminution significative de la survie sans progression et de la survie globale. L’amplification de MDM2 était significativement associée à une plus courte survie sans progression. 

Une corrélation entre les survies sans progression de la première ligne (PFS1) et la deuxième ligne (PFS2) a été recherchés : les survies sans progression PFS1 longues (12 mois) étaient significativement associées aux plus longues PFS 2. 

Une analyse multivariée des facteurs prédictifs de survie de la deuxième cohorte a été conduite qui associait : la PFS1, l’âge, le sexe, le tabagisme, le PS le type de mutation activatrice de l'EGFR et la présence des mutations associées décrites plus haut. Seules les altérations de TP53, RB1,  PTEN et MDM2 étaient significativement associées à la PFS2. 

Les conclusions de cette étude sont à interpréter avec prudence comte tenu de son caractère rétrospectif et monocentrique. On notera aussi que certaines altérations moléculaires étaient observées chez un très petit nombre de patients, ce qui doit aussi rendre prudent sur l’interprétation de ces données : TP53 était la seule altération fréquente en revanche CTNNB, PIK3CA et  RB1 ne concernaient que 7, 6 et 5 des 75 malades de la cohorte 1 et 10, 6 et 7 des 82 malades de la cohorte 2. 

 

Reference

Phase II trial of preoperative pemetrexed plus carboplatin in patients with stage IB-III nonsquamous non-small cell lung cancer (NSCLC).

Hainsworth JD, Waterhouse DM, Shih KC, Boccia RV, Priego VM, McCleod MJ, Kudrik FJ, Mitchell RB, Burris HA 3rd, Greco FA, Spigel DR.

Lung Cancer2018; 118 : 6-12

51 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer