Journal of Clinical Oncology

Les altérations génétiques sont-elles les mêmes de la tumeur primitive à la métastase ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2013

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

A côté des drivers oncogéniques bien connus maintenant (EGFR, ALK, ROS) ciblés par des molécules efficaces, il existe dans les cancers bronchiques non à petites cellules un grand nombre de mutations et c’est un défi que de distinguer des altérations somatiques importantes intéressant des gènes clés, d’altérations passagères sans intérêt. Les altérations génétiques importantes, c’est à dire celles qui sont fréquemment (≥5%) retrouvées (altérations récurrentes) sont elles constantes de la tumeur primitive à la métastase ou, comme cela a été décrit dans le cancer du rein variables ? C’est la question posée dans ce travail.

Pour répondre à cette question les auteurs ont examinées 15 paires de prélèvements issus de la tumeur primitive et des métastases des mêmes malades (8 adénocarcinomes, 3 épidermoïdes, cancers à grandes cellules et 2 cancers basaloïdes. 

Sur ces 30 échantillons tumoraux, 311 altérations somatiques ont été identifiées, 161 au niveau de la tumeur primitive et  150 au niveau de la métastase. Le taux global  de concordance pour l’ensemble de ces altérations était de 63,9%.

Soixante trois (20%) parmi ces 311 altérations ont été précédemment rapportées comme récurrentes, 32 au sein de la tumeur primitive et 31 des métastases. TP53 était la mutation récurrente la plus fréquemment retrouvée. Pour ces mutations récurrentes, un taux de concordance de 94% a été retrouvé, alors qu’il n’était que de 61% pour les mutations passagères.

 

Cette importante étude française montre, sur un petit nombre de patients, que les mutations importantes, retrouvées de façon concordantes, sont constantes de la tumeur primitive à la métastase. Ceci plaide donc davantage pour la conservation en tumorothèque de la tumeur primitive plutôt que pour la réalisation de nouvelles biopsies au moment de la métastase car celles-ci  ne sont pas sans risque (/reperer-la-tumeur-avec-du-lipiodol-avant-la-radiotherapie, /le-depistage-du-cancer-du-poumon-influe-t-il-sur-le-tabagisme). Ces « re-biopsies » devraient donc être réservées à la recherche de résistances au moment de la récidive des malades traités. 

Reference

Next-generation sequencing reveals high concordance of recurrent somatic alterations between primary tumor and metastases from patients with non-small-cell lung cancer.

Vignot S, Frampton GM, Soria JC, Yelensky R, Commo F, Brambilla C, Palmer G, Moro-Sibilot D, Ross JS, Cronin MT, André F, Stephens PJ, Lazar V, Miller VA, Brambilla E.

J Clin Oncol 2013; 31 : 2167-72. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer