Journal of the National Cancer Institute

Les résultats des essais thérapeutiques sont le plus souvent transposables dans la « vraie vie ».

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2014

Méthodologie / Essais thérapeutiques

Les essais cliniques sont souvent critiqués parce qu'ils ont la réputation de ne s’intéresser qu'à des patients très sélectionnés de sorte que les chiffres de survie observés dans ces essais seraient très différents de ceux de la population générale. Si cette conviction, très largement formulée est vraie, la survie des patients des bras standard des essais randomisés devrait être meilleures que celle des malades de la « vraie vie ».

Pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, ce travail a comparé la survie des patients inclus dans les essais du SWOG sur une période de 25 ans à celles de patients du SEER (qui est rappelons le un registre).

Cette étude a porté sur 21 des 102 études du SWOG menées dans cette période. Les autres ont été exclues pour des raisons toutes précisées, soit qu’elles ne permettaient pas d’avoir accès aux données essentielles (comme la survie par exemple), soit parce qu’il n’était pas possible de trouver des patients du SEER dont les caractéristiques correspondent à celles des malades des études cliniques.

Ces 21 études incluaient en tout 5190 patients de stades précoce ou tardif de la plupart des types de cancer. Ils ont été comparés à 69 187 patients inclus dans la SEER. Le nombre moyen de critères d’éligibilité des études était de 16 donc 10 (60 %) été en relation  avec les comorbidités ou le PS.

Dans 11 études,  la moyenne de survie à deux ans était supérieure ou égale à 50 % (bon pronostic). Dans les 10 autres elle était inférieure à 50 % (mauvais pronostic).

Pour aucune des études dans lesquelles le pronostic était bon, il n’y avait pas de différences de survie entre les patients du SWOG et ceux de la SEER en analyse multivariée.

En revanche pour les patients inclus dans les études de mauvais pronostics, 10 fois sur 11 le risque de décès des patients du SWOG était significativement inférieur.

Lorsqu’on examine les courbes de survie, on s’aperçoit que, que les pronostics soient bons ou mauvais,  il y avait souvent une différence initiale de survie dans les deux cas mais qu’à partir de un an ces différences disparaissent. Ainsi le fait de participer à une étude clinique n’avait un impact pronostique positif que lors de la première année.

Il est probable que cette diminution de la mortalité lors de la première année soit liée au nombre inférieur de comorbidités chez les patients inclus dans  les essais thérapeutiques. Celles-ci influent sur les essais à mauvaise survie dans les quels logiquement le poids de la première année intervient, mais pas sur les autres.

En tout cas, après un an, les survies sont les mêmes. Ceci indique, qu’avec cette réserve de la première année, qui ne s’applique qu’aux essais à survie courte, les résultats des essais thérapeutiques sont totalement transposables dans la « vraie vie ».

Reference

Comparison of survival outcomes among cancer patients treated in and out of clinical trials.

Unger JM1, Barlow WE, Martin DP, Ramsey SD, Leblanc M, Etzioni R, Hershman  

J Natl Cancer Inst 2014; 106 : dju002. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer