Journal of Thoracic Oncology

L’extension ganglionnaire des cancers classés M1a a-t-elle une valeur pronostique ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2016

Classification TNM

Les cancers classés M1a, tels qu’ils ont été définis dans la septième classification TNM, sont ceux qui s’accompagnent de nodules contro-latéraux ou d’atteintes pleurale ou péricardique diffuse. Ils vont rester inchangés dans la huitième classification TNM et ont une survie proche des nouveaux M1b (une seule métastase extra-thoracique) et meilleure que les M1c (plusieurs métastases extra-thoraciques) (cliquer ici) .

On sait que l’extension ganglionnaire a une valeur pronostique démontrée dans les cancers non métastatiques, mais qu’en est-il des M1a ? C’est la question que pose cette étude réalisée à partir de plus de 39 000 patients  inclus dans la SEER database de 2005 à 2012. Parmi ceux-ci 11 435 étaient classés N0, 2 683 N1, 18 977 N2 et 6 636 N3. 

En analyse multivariée chaque niveau d ‘atteinte ganglionnaire avait une valeur pronostique comme le montre le tableau ci-dessous (ces données concernent la survie spécifique) :

 

HR

95% CI

p

N1 versus N0

1,14

1,09-1,20

<0,001

N2 versus N0

1,35

1,31-1,39

<0,001

N3 versus N0

1,39

1,34-1,44

<0,001

Ces différences étaient également significatives pendant la durée de l’étude.

Parmi ces patients, 8437 étaient classés M1a du fait de nodules contro-latéraux, et 31 294 du fait d’une dissémination pleurale. Parmi ces derniers 29 197 avaient une pleurésie ou une péricardite maligne et 2 097 des nodules pleuraux malins.

  • Parmi ceux qui avaient une dissémination pleurale, il existait une différence significative de survie spécifique entre les N0 et les N1 et entre les N1 et N2. Il n’y avait en revanche pas de différence entre les N2 et N3.
  • Parmi ceux qui avaient des nodules controlatéraux, il existait une survie spécifique significativement supérieure entre N0 et N1, puis pour les N1 vs N2  mais Il n’y avait pas non plus de différence entre les N2 et N3.
  • Les analyses de survie ont été également effectuées dans le groupe des patients qui avaient une pleurésie maligne et dans celui de ceux qui avaient des nodules pleuraux, les même constatations étaient retrouvées dans les deux groupes.

Cette étude donne des résultats préliminaires qui sont intéressants et donc à garder en mémoire. Il faut toutefois rester attentif au fait la très grande majorité des bilans d’extension réalisés dans cette étude ont du être effectués par imagerie.  Or, dans les cancers localisés,  le cTNM est souvent très différent du  pTNM et, de ce fait, ces résultats doivent impérativement être  confirmés dans des études où la méthode d'appréciation de l'extension ganglionnaire soit précise et prospective. 

Reference

Does Lymph Node Metastasis Have a Negative Prognostic Impact in Patients with NSCLC and M1a Disease?

Dai C, Ren Y, Xie D, Zheng H, She Y, Fei K, Jiang G, Chen C.

J Thorac Oncol 2016; 11 : 1745-54

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer