JAMA Oncology

Longue survie sous Nivolumab : de nouvelles données

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2019

Immunothérapie

Nous avons récemment commenté les résultats de survie à long terme des patients traités par nivolumab dans 4 études menées chez des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules de stade IV et antérieurement traités. Le taux de survie à 4 ans était de 14% avec un plateau à 3 ans observé chez la moitié des répondeurs au nivolumab. 

Voici maintenant les résultats à long terme d’un essai de phase I avec une cohorte d’extension qui a été réalisée chez 270 patients atteints de mélanome (n=107, 39,6%), de cancer du rein (n=34, 12,6%) et de cancer bronchique non à petites cellules (n=129, 47,8%). Les résultats ont été obtenus avec un suivi minimum de 58,3 mois). 

Dans cet essai multicentrique mené dans 13 centres américains les patients avaient reçu de 1 à 5 lignes de traitement antérieur, ils avaient un PS ≤ 2, et ne pouvaient pas avoir de métastases cérébrales non traitées ou de maladie auto-immune nécessitant un traitement immunosuppresseur. Les patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules pouvaient recevoir 3 niveaux de dose à 1, 3 et 10 mg/kg. 

Nous ne commenterons ici uniquement les résultats qui concernent les 129 patients atteints de cancer broncho-pulmonaire. 

Le taux de réponse était de 17,1% et le taux de contrôle de 41,9%. Ces réponses étaient durables avec une valeur médiane à 9.1 mois (8,7-NA). 

La durée médiane de survie était de 9,9 mois et le taux de survie à 3 ans était de 18,4% avec quasiment un plateau à partir de 3 ans, puisqu’à 5 ans le taux de survie tait de 15,6%, sans différence notable entre les épidermoïdes (16%) et les non épidermoïdes (15%). 

Pour définir les facteurs associés avec une survie à long terme, les auteurs ont réalisé des analyses univariée et multivariée pour l’ensemble de 270 patients ayant les 3 types de tumeurs. En analyse univariée, le PS à 0 était significativement lié à une  survie prolongée alors que l’existence de métastases hépatiques, osseuses et pulmonaires ou plus généralement de métastases viscérales étaient significativement associées à une plus courte survie. En analyse multivariée seules les métastases osseuses et hépatiques étaient significativement liées au taux de survie à 5 ans. 

Il existait également une différence significative entre le taux de réponse et la survie à 5 ans : une réponse était observée chez 74,5% des survivants à 5 ans et seulement chez 11 ,6% des patients décédés à 5 ans. 

Les événements secondaires rapportés au traitement ont été rapportés ailleurs : les patients qui ont eu des événements de tous grades ou de grade ≥3 avaient une survie significativement supérieure à celle des patients qui pas eu d’événements secondaires rapportés au traitement (19,8 mois et 20,3 mois versus 5,8 mois). 

Cette étude est intéressante parce qu’elle fournit des données de survie prolongée chez des patients traités en deuxième ligne et plus avec un temps de suivi minimum proche de 5 ans. Elle confirme bien que les courbes de survie sous immunothérapie de ces patients sont en plateau à partir de 3 ans et que le taux de survivants à 5 ans est de l’ordre de 15 à 20% sous nivolumab comme sous pembrolizumab (cliquer ici). C’est lorsqu’on se souvient quels étaient il y a une dizaine d’années les résultats des traitements de deuxième ligne du cancer bronchique non à petites cellules (cliquer ici) qu’on réalise combien les progrès qui ont été réalisés durant ces dernières année ont été importants. 

 

 

Reference

Five-Year Survival and Correlates Among Patients With Advanced Melanoma, Renal Cell Carcinoma, or Non-Small Cell Lung Cancer Treated With Nivolumab.

Topalian SL, Hodi FS, Brahmer JR, Gettinger SN, Smith DC, McDermott DF, Powderly JD, Sosman JA, Atkins MB, Leming PD, Spigel DR, Antonia SJ, Drilon A, Wolchok JD, Carvajal RD, McHenry MB, Hosein F, Harbison CT, Grosso JF, Sznol M.

JAMA Oncol  2019 ; 5 : 1411-1420

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