Journal of Thoracic Oncology

Marqueurs sériques du CBNPC et anomalies moléculaires

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2018

EGFR, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Il y a bien longtemps qu’on ne s'intéresse plus aux marqueurs sériques des cancers bronchiques non à petites cellules et voilà que cette étude rétrospective menée au Colarado y revient avec l’objectif  d’étudier 4 marqueurs sériques, l’ACE, le CA125, le CA27.29 et le CA19.9 chez des patients présentant un adénocarcinome et une anomalie moléculaire.

Tous les marqueurs n’étaient pas dosés chez tous les malades et les auteurs ont travaillé dans une série rétrospective de 142 malades ayant eu l’analyse d’au moins un marqueur.

Dans cette population manifestement « enrichie » (61% de non-fumeurs)  il y avait 60 patients (42%)  qui présentaient une translocation ALK-EML4, 50 (35%) une mutation de l'EGFR , 4 (3%) une translocation ROS1 et 28 (20%) une mutation KRAS. L’ACE a été le principal marqueur réalisé. Comme le montre le tableau ci-dessous il y avait peu de différence de proportion de malades ayant un marqueur élevé selon le type d’anomalies moléculaires. Le lecteur pourra constater que certains résultats concernent de très petits effectifs de patients :

 

 

Tous

ALK

EGFR

ROS1

KRAS

Nombre (%)

 

142

60 (42)

50 (35)

4 (3)

28 (20)

ACE (n=141) (%)

N malades examinés

141

59

50

4

28

N positifs (%)

(75)

40 (68)

40 (80)

3 (75)

23 (82)

CA 19-9

N malades examinés

24

9

10

--

5

N positifs (%)

11 (46)

5 (56)

4 (40)

-

2 (40)

CA 125

N malades examinés

34

13

14

-

7

N positifs (%)

24 (71)

7 (54)

11 (79)

-

6 (86)

CA 27-29

N malades examinés

37

18

14

-

5

N positifs (%)

32 (86)

17 (94)

13 (93)

-

2 (40)

Quarante et un patients qui avaient une mutation ont été traités par un inhibiteur de la tyrosine kinase et parmi ceux-ci 24 ont eu une augmentation de leur ACE pendant les 4 premières semaines de traitement mais ces taux diminuaient ensuite plus d’une fois sur deux et atteignaient ensuite leur NADIR en 4 à 5 semaines.

Ce travail   n’apporte guère d’arguments pour penser que, chez ces malades porteurs de mutations et traités par thérapeutiques ciblées, l’utilisation des marqueurs tumoraux soit d’une quelconque utilité ni pour remplacer l’imagerie, ni même pour en anticiper les résultats. Les auteurs nous disent que ces données devront être validées prospectivement mais on ne voit pas quel signal pourrait donner ce travail en faveur de la réalisation d’une future étude prospective.

Jusqu’ici, des études menées il y a une trentaine d’année avaient montré que les marqueurs sériques n’avaient aucune utilité pour le diagnostic ou le suivi des cancers broncho-pulmonaires. Ces nouveaux résultats ne semblent  pas susceptibles de nous faire changer d’avis.

 

Reference

Baseline and On-Treatment Characteristics of Serum Tumor Markers in Stage IV Oncogene-Addicted Adenocarcinoma of the Lung.

Noonan SA, Patil T, Gao D, King GG, Thibault JR, Lu X, Bunn PA, Doebele RC, Purcell WT, Barón AE, Camidge DR.

J Thorac Oncol 2018; 13 : 134-138.

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Revue : British Journal of Cancer