Cancer

« Médecine par les plantes » et cancer : plusieurs types d’interaction possibles.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2016

Qualité de vie / Soins palliatifs, Effets secondaires des médicaments

Aux Etats-Unis, plus de 35% des patients ont recours pendant leur chimiothérapie à la « médecine par les plantes ». Ce recours à ce que à ce que certains appellent les traitements « naturels » est aussi pratiqué en Europe et le public en a en général l’image plutôt favorable d’un traitement dont l’activité n’est pas certaine, mais qui au moins ne comporte pas de risque puisqu’il s’agit d’une méthode « naturelle ». Qu’en est-il réellement ?

C’est ce qu’ont voulu savoir les auteurs de cette étude israélienne menée dans 16 pays du Moyen Orient en 2012-13. Ils ont adressé un questionnaire à plus de 400 oncologues auquel ont répondu 339 (80,4%) d’entre eux. Parmi ceux-ci, 201 (57,5%) ont indiqué au moins une plante utilisée par leurs patients.

Une analyse de la littérature leur a permis d’analyser la toxicité et les effets secondaires des 47 produits qui ont été ainsi identifiés et dont 44 avaient une nomenclature précise.

Parmi ces 44 produits, il y en avait 29 (66%) pours lesquels des données de sécurité étaient disponibles. 

  • Pour 34%  des produits, la biodisponibilité des traitements anti-cancéreux était modifiée :
    • soit une diminution était observée (et donc l’efficacité diminuait),
    • soit une augmentation était observée (et donc la toxicité était augmentée).
    • Le plus souvent ces interactions passaient par le cytochrome P450.
  • Pour 40% d’entre eux, il y avait une toxicité directe du produit ou de ses métabolites, Il s’agissait par exemple d’effets anticoagulants ou d’une hépatotoxicité.
  • Pour 16% au contraire (7 plantes) une augmentation de l’activité du traitement anticancéreux était décrite.  

Des tableaux très détaillés permettent de prendre connaissance de tous les effets décrits avec des références bibliographiques pour chacun.

 

 

 

 

Reference

Potential risks associated with traditional herbal medicine use in cancer care: A study of MiddleEastern oncology health care professionals.

Ben-Arye E, Samuels N, Goldstein LH, Mutafoglu K, Omran S, Schiff E, Charalambous H, Dweikat T, Ghrayeb I, Bar-Sela G, Turker I, Hassan A, Hassan E, Saad B, Nimri O, Kebudi R, Silbermann M.

Cancer 2016; 122 : 598-610

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer