Cancer

Mutations T790M avant traitement par inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR . Quelle valeur pronostique ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2014

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

La découverte d’une mutation de résistance T790M avant tout traitement est rare. Dans une étude new yorkaise citée sur ce site, parmi plus de 2700 patients, 579 avaient une mutation EGFR identifiée, dont 64 une mutation T790M. L’activité de l’erlotinib était médiocre et la découverte d’une telle mutation devait, selon les auteurs, conduire à privilégier une chimiothérapie (/comment-deceler-les-faux-n0-de-la-tep-fdg).

L’étude coréenne qui est rapportée ici est une étude monocentrique qui a porté sur  les 173 patients qui, dans ce centre, ont eu sur une période de deux ans un séquençage direct du gène de l’EGFR et ont été traités par erlotinib ou gefitinib : 124 avaient une mutation de sensibilité et 49 étaient sauvages. Trente et un des 124 patients mutés avaient aussi une mutation T790M. Une telle mutation était aussi trouvée chez 3 des 49 patients sauvages. 

Les taux de réponse et de contrôle de la maladie ne différaient pas selon que les patients avaient ou non une mutation T790M. En revanche les temps jusqu’à progression et survie différaient significativement (p<0,001)  comme le montre le tableau suivant :

 

N

Temps jusqu’à progression (médiane en mois)

Survie globale (médiane en mois)

Mutés sans T790M

93

11,5

26,5

Mutés avec T790M

31

6,3

16,1

Sauvages

49

1,4

3,5

Les patients qui avaient une mutation T790M ont été partagés en 2 groupes : ceux qui avaient un taux de mutations élevé et ceux qui avaient un taux bas : ici aussi, il y avait une différence de temps jusqu’à progression et de survie globale.

La grande différence entre cette série coréenne et la série new-yorkaise analysée il y a quelques mois concerne la fréquence des mutations T790M découvertes avant tout traitement, ceci n’est pas étonnant puisqu’elle est exprimée dans la littérature entre 2 et 80 %.

Ces 2 séries se retrouvent d’accord en revanche sur le fait que les mutations T790M initialement découvertes assombrissent le pronostic des patients qui présentent une mutation EGFR.

Reference

Clinical outcome according to the level of preexisting epidermal growth factor receptor T790M mutation in patients with lung cancer harboring sensitive epidermal growth factor receptor mutations.

Lee Y, Lee GK, Lee YS, Zhang W, Hwang JA, Nam BH, Kim SH, Kim JH, Yun T, Han JY, Kim HT, Lee JS.

Cancer 2014; 120  : 2090-8.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer