Journal of Thoracic Oncology

Osimertinib et métastases méningées : de nouveaux résultats à partir des études AURA

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2020

Thérapeutique ciblée, EGFR, Métastases cérébro-ménagées

Nous venons de commenter il y a quelques jours les résultats définitifs de l’étude BLOOM (cliquer ici) une étude internationale dans laquelle 41 patients atteints de métastases méningées confirmées par la cytologie du liquide céphalorachidien étaient traités par 160 mg d’osimertinib. Les radiologues d’un comité indépendant ont observé 23 réponses (62 %), dont 12 réponses complètes et 11 réponses partielles et la durée médiane de réponse était de 15,2 mois. A la suite de cette étude, on pouvait considérer que les métastases méningées des patients qui présentaient un cancer bronchique non à petites cellules avec mutation usuelle de l’EGFR (associée ou non à une mutation T790M) devaient être traitées par 160 mg d’ osimertinib. 

Au même moment viennent d’être publiés les résultats d’une analyse rétrospective  concernant les patients inclus dans les  études AURA (AURA extension, AURA2, AURA17 et AURA3)  chez lesquels ont été diagnostiquées des métastases méningées. 

Pour être inclus dans cette analyse, les patients devaient avoir des métastases cérébrales sur leur scanner initial, ces métastases devaient avoir été confirmées lors de la lecture du scanner initial par un panel indépendant, et sur ce même scanner devaient être notées des métastases méningées confirmées par ce même panel. Il s’agissait donc d’un petit nombre de patients pour chaque étude : par exemple dans l ‘étude AURA 3, 279 patients ont été randomisés dans le bras osimertinib, 134 patients avaient des métastases cérébrales dont seulement 75 ont été confirmées par le panel et chez 7 d’entre eux le diagnostic radiologique de métastases méningées était confirmé. 

Vingt-deux patients au total ont été identifiés : leur âge médian était de 58 ans, la majorité étaient des femmes (59%) et la grande majorité étaient asiatiques (82%). Tous avaient des mutations T790M.

Douze (55%) réponses ont été observées dont 6 réponses complètes et 6 réponses partielles. Avec un suivi médian de 5,5 mois, la durée médiane de réponse n’est pas atteinte et la survie sans progression médiane est de 11,1 mois.  Enfin la survie médiane était de 18.8 mois et les taux de survie à 6, 12 et 18 mois étaient respectivement de 76%, 65% et 52%.

Cette étude rétrospective porte donc sur une population qui diffère sur deux points de celle de l’étude BLOOM : 1) dans cet essai l’imagerie suffit pour affirmer le diagnostic de métastases méningées alors que la preuve cytologique était exigée  dans l‘étude BLOOM et 2) dans cette étude tous les patients avaient une mutation T790M, ce qui n’était pas le cas de l’étude BLOOM. En tout cas l’efficacité de l’osimertinib dans les métastases méningées est prouvée par cette étude comme pour l ‘étude BLOOM. Faut-il l’administrer à 160 ou à 80 mg ? Le fait que les populations de ces deux études soient différentes rend difficile la réponse à cette question.

Reference

Osimertinib for patients with leptomeningeal metastases associated with epidermal growthfactor receptor T790M positive advanced NSCLC: the AURA LM analysis.

Ahn MJ, Chiu CH, Cheng Y, Han JY, Goldberg SB, Greystoke A, Crawford J, Zhao Y, Huang X, Johnson M, Vishwanathan K, Yates JWT, Brown AP, Mendoza-Naranjo A, Mok T.

J Thorac Oncol  2019 Dec 27. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer