Annals of Oncology

Où les patients atteins d’un cancer avancé souhaitent-ils décéder ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2012

Qualité de vie / Soins palliatifs, Relation avec le patient

Beaucoup de patients atteints de cancers évolués décèdent à l’hôpital ce qui n’est pas forcément en accord avec leurs préférences et ce qui est à l’origine de coûts considérables.

Pour savoir quelles sont en Europe les volontés des personnes possiblement concernées dans l’avenir, une enquête téléphonique a été conduite en Angleterre, Belgique flamande, Allemagne, Italie, Hollande, Portugal et Espagne auprès de personnes âgées de plus de 16 ans.

Parmi près de 50 000 personnes sélectionnées, 9 344 ont accepté de participer ; ces personnes étaient interrogées sur leur préférence du lieu où, dans l’hypothèse où elles seraient atteinte dans l'avenir d’une maladie grave fatale à brève échéance comme un cancer, ils souhaitaient décéder. Plusieurs chois étaient possibles (domicile, famille, hôpital, établissement de soins palliatifs ...).

A l’exception d’un pays, La grande majorité des intérrogés (64-84%) répondaient qu’ils préféraient décéder à domicile. Cette préférence était plus marquée chez les personnes de moins de 45 ans que de celles de 45 ans ou plus (74 vs 67%).

Ont été corrélés avec ce choix, outre l’âge, la volonté de mourir dans un lieu privilégié, d’avoir une attitude « positive » et d’associer leur famille aux décisions.

Ce souhait, exprimé dans plusieurs pays européens proches du nôtre, conforte les politiques de santé qui favorisent les soins à domicile rendant possible la mort à domicile. Elle a le mérite d’indiquer comment des personnes bien portantes envisagent le problème. Notons toutefois que le fait d’avoir interrogé des sujets en bonne santé peut avoir introduit un biais. On peut penser en effet que l’angoisse personnelle ou celle de l’entourage ou l’absence de contrôle des symptômes, avec la croyance qu’ils seront mieux contrôlés à l’hôpital ou dans un centre de soins palliatifs, soient susceptibles, le moment venu, de modifier ces choix. De même l’existence d’un entourage prêt ou non à assumer cette décision au moment voulu est une condition essentielle qui n’est pas abordée par cette enquête.

Reference

Preferences for place of death if faced with advanced cancer: a population survey in England, Flanders, Germany, Italy, the Netherlands, Portugal and Spain.

Gomes B, Higginson IJ, Calanzani N, Cohen J, Deliens L, Daveson BA, Bechinger-English D, Bausewein C, Ferreira PL, Toscani F, Meñaca A, Gysels M, Ceulemans L, Simon ST, Pasman HR, Albers G, Hall S, Murtagh FE, Haugen DF, Downing J, Koffman J, Pettenati F, Finetti S, Antunes B, Harding R; on behalf of PRISMA.

Ann Oncol  2012; 23 : 2006-2015.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer