Journal of Clinical Oncology

Peut-on améliorer la prise en compte des choix du patient sur d’éventuelles mesures de réanimation en fin de vie ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2013

Qualité de vie / Soins palliatifs, Relation avec le patient, Soins intensifs

Aux Etats-Unis comme en France, il est rare que les choix des patients concernant leur fin de vie, et les mesures de réanimation qu’il faudra ou non mettre en œuvre à ce moment là, soient inscrites dans le dossier. Ceci aboutit souvent à des décisions mal adaptées prises par un service d’urgence non informé.

L’étude réalisée ici a consisté à encourager à plusieurs reprises les médecins par message électronique à aborder ce problème lors de consultations effectuées par exemple lors de la délivrance de la chimiothérapie. Le message était par exemple «  vous allez voir aujourd’hui Monsieur X que vous traitez par chimiothérapie pour un cancer broncho-pulmonaire métastatique. Si vous ne l’avez pas encore fait, c’est le moment d’aborder avec lui ses souhaits concernant les soins en fin de vie. Pensez à noter cela dans son dossier électronique ». 

Le médecin devait ensuite cocher dans le dossier électronique du patient les réponses à des questions précises concernant la fin de vie : souhaitez vous être réanimés ? Souhaitez vous être intubé ? Souhaitez vous recevoir une ventilation assistée ? Souhaitez vous recevoir des anti arythmiques ou des drogues vasopressives ? Un texte libre pouvait même être ajouté.

Cent patients ont accepté de participer à cette étude. Ils ont été comparés à une série historique de 100 patients.

A un an de suivi, 33% des dossiers avaient les informations inscrites dans le dossier électronique dans le groupe expérimental versus seulement 14% dans le groupe historique (p=0,03).  La majorité des patients du groupe expérimental ont indiqué qu’ils ne souhaitaient pas être réanimés ni être intubés. Ce nombre était plus élevé dans le groupe expérimental que dans le groupe historique. La majorité des informations étaient inscrites dans le dossier après un (53%) ou deux (31%) messages.

La méthodologie de cette étude, comparant un groupe intervention à un groupe contrôle historique, est discutable. Néanmoins, elle a le mérite de faire réfléchir à un vrai problème, en mettant en avant dans cette réflexion le choix du patient. En France, où ces décisions sont souvent prises au domicile du patient par le SAMU, le problème est encore plus complexe. En effêt, il faudrait  non seulement que les patients soient interrogés sur ses souhaits et que ceux-ci soient indiqués dans le dossier électronique. Mais il faudrait en plus que les services d’urgences y aient accès. Il faudrait aussi que les services d'urgence aient le moyen de connaître rapidement le stade et le mode évolutif de la maladie qui conditionnent également la décision.   

Reference

Electronic prompt to improve outpatient code status documentation for patients with advanced lung cancer.

Temel JS, Greer JA, Gallagher ER, Jackson VA, Lennes IT, Muzikansky A, Park ER, Pirl WF.

J Clin Oncol 2013; 31 : 710-5. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer