New England Journal of Medicine
Peu de patients qui reçoivent une chimiothérapie pour un cancer métastatique pensent que leur traitement n’est pas curatif
Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;
2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);
3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2012
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Revue : Journal of Clinical Oncology
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Revue : Journal of Clinical Oncology
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Revue : Lung Cancer
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Revue : Journal of Clinical Oncology
Traitement des stades IV, Qualité de vie / Soins palliatifs, Relation avec le patient
Cette étude est menée chez des patients du National Cancer Care Outcomes Research and Surveillance (CanCORS) qui inclue des malades atteints de cancers du poumon ou du colon dans 5 régions américaines.
Parmi 1274 malades atteints de cancers métastatiques, 1193 ont reçu une chimiothérapie après un entretien avec au moins un oncologue. Ils étaient alors interrogés 4 à 7 mois après leur diagnostic sur ce qu’ils croyaient à propos de l’effet de la chimiothérapie. Les questions posées lors d’une enquête téléphonique portaient donc sur leur croyance que la chimiothérapie :
- pouvait prolonger leur durée de vie?
- Pouvait guérir leur cancer?
- Ou pouvait améliorer leurs symptômes?
Environ 69% des patients qui avaient un cancer broncho-pulmonaire et 81% de ceux qui avaient un cancer du colon n’exprimaient pas dans leurs réponses le fait que la chimiothérapie avait une faible probabilité de guérir leur cancer. Les facteurs qui étaient le plus liés à cette méconnaissance de la réalité étaient :
- le fait d’avoir un cancer du colon vs le cancer broncho-pulmonaire,
- le fait d’être latino-américain, noir ou asiatique,
- et le fait que la communication avec le médecin était jugée bonne.
- En revanche, le niveau d’éducation, l’état fonctionnel et la responsabilité du patient dans la décision thérapeutique ne jouaient en aucun rôle.
Cette étude démontre ce que beaucoup d’entre nous percevions déjà : les malades qui reçoivent une chimiothérapie ont souvent du mal à croire que le but de ce traitement soit uniquement de prolonger leur vie ou d’améliorer leurs symptômes. De façon intéressante, ils jugent que les médecins qui les informent le mieux sont ceux dont ils pensent qu’ils leur ont dit qu’ils allaient guérir. Les auteurs concluent cet article en disant qu’il faut que les oncologues communiquent « plus honnêtement » la vérité. Pourquoi ne pas faire l’hypothèse que peut être les oncologues ont communiqué « honnêtement » la vérité, mais qu’ensuite les malades l’ont oublié tout simplement parce qu’ils ne pouvaient pas vivre avec cette vérité. Après tout, ils en ont le droit, et les oncologues ne sont pas obligés de ne pas respecter ce déni qui s'est installé plusieurs semaines après qu'une information vraie ait été délivrée.
Reference
Patients' expectations about effects of chemotherapy for advanced cancer.
Weeks JC, Catalano PJ, Cronin A, Finkelman MD, Mack JW, Keating NL, Schrag D.
N Engl J Med 2012; 367 : 1616-25.
69 lectures