Journal of Thoracic Oncology

Que faire chez un patient qui progresse sous erlotinib ou gefitinib?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2012

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

 

L’arrêt des inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR lors de la progression, bien qu’il soit encore pratiqué  par beaucoup se discute de plus en plus et un article, analysé ici il y a quelques jours, abordait cette problématique (/afatinib-et-metastases-cerebrales).

Cette étude rétrospective a cherché à répondre à cette question à partir d’une série de patients, présentant un cancer bronchique non à petites cellules avec une mutation activatrice de l’EGFR, traités en première ou deuxième ligne par un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR  et progressant. Certains médecins, malgré cette progression, avaient continué ce même traitement, d’autres avaient proposé une chimiothérapie : en fonction de cela ont été définis 2 groupes de patients.

Parmi 551 patients qui avaient eu une recherche de mutations de l’EGFR, 186 (33,8%) avaient une mutation activatrice.

Parmi ceux-ci, 135 ont reçu un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR, dont 112 en première ou seconde ligne.

Quatre vingt neuf ont progressé et parmi ceux-ci :

  • 39 ont continué l’inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR,
  • et 25 ont reçu seulement une chimiothérapie.

C’est sur ces 64 patients que porte cette étude.

Les patients des deux groupes étaient identiques, à l’exception de l’âge qui était significativement plus élevé chez les patients qui continuaient le traitement. Autant de patients dans les deux groupes étaient répondeurs au traitement par erlotinib ou gefitinib.

Les chiffres de survie étaient nettement plus élevés chez les patients qui avaient poursuivi l’erlotinib ou le gefitinib :

  • La médiane de survie était de 32,2 mois chez les patients qui avaient continué le même traitement et de 23 mois seulement chez ceux pour les quels ce traitement avait été abandonné au profit de la chimiothérapie. Cette différence était significative (p = 0.005).
  • Continuer le traitement était un facteur pronostic, significatif et indépendant. Aucune autre variable telle que l’âge, le sexe, l’existence de métastases cérébrales, le type de mutations, et l’initiation du TKI en première ou deuxième ligne n’était significativement liée à la survie.

Certes cette étude rétrospective non randomisée ne peut pas répondre à cette question de façon formelle mais elle conduit en tout cas clairement à se la poser. 

Reference

Epidermal Growth Factor Receptor Tyrosine Kinase Inhibitors Beyond Progressive Disease: A Retrospective Analysis for Japanese Patients with Activating EGFR Mutations.

Nishie K, Kawaguchi T, Tamiya A, Mimori T, Takeuchi N, Matsuda Y, Omachi N, Asami K, Okishio K, Atagi S, Okuma T, Kubo A, Maruyama Y, Kudoh S, Takada M.

 J Thorac Oncol 2012 ; 7 : 1722-7. 

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