Journal of Thoracic Oncology

Afatinib et métastases cérébrales

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2015

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

L’afatinib  est enregistré  pour le traitement de première ligne des cancers bronchiques non à petites cellules métastatiques présentant une mutation activatrice de l’EGFR et nous avons sur ce site analysé de nombreuses publications concernant  des études cliniques réalisées avec cet inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR  (/nab-paclitaxel-encore-une-analyse-de-sous-groupes-de-letude-de-phase-iii/faut-il-suivre-les-recommandations-pour-la-recherche-de-mutations-egfr-et-kras/lerlotinib-et-le-gefitinib-ont-ils-la-meme-efficacite-chez-les-patients-qui-presentent,/faut-il-traiter-les-cancers-depistes-de-petit-volume-par-lobectomie-ou-par-resection/la-resistance-primaire-aux-inhibiteurs-de-la-tyrosine-kinase-de-legfr-reste-en-grande/nintedanib-et-docetaxel-en-deuxieme-ligne, /encore-la-progression-sous-erlotinib-ou-gefitinib).

On sait par ailleurs que les inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR ont une activité non négligeable sur les métastases cérébrales et méningées (/prev-em-onco/1957/prev-em-onco/2188/profil-moleculaire-des-cancers-adenosquameux,/apres-chirurgie-thoracique-lanxiete-preoperatoire-et-les-douleurs-postoperatoires/chez-les-patients-mutes-lafatinib-en-premiere-ligne-entraine-t-elle-une-amelioration/la-lobectomie-effectuee-par-videochirurgie-t-elle-les-memes-contre-indications-que). Nous avons également commenté ici une étude dans laquelle des patients présentant une mutation activatrice de l’EGFR, après avoir répondu au gefitinib, présentaient dans plusieurs cas, lors de la progression, une réponse à l’erlotinib (/les-mesotheliome-qui-surviennent-apres-un-lymphome).  

L’étude allemande publiée ce mois-ci est issue d’un programme compassionnel réservé à des patients qui progressaient après une chimiothérapie et erlotinib ou gefitinib qu’ils devaient avoir reçu pendant au moins 24 semaines.

Entre 2010 et 2013, 573 patients ont été inclus dans ce programme et 541 ont été traitées par afatinib. Cent patients présentaient des métastases cérébrales dont les 3/4 avaient une mutation activatrice de l’EGFR.

Le temps jusqu’à échec du traitement (TTF) était de 3,6 mois et ne différait pas de celui qui était observé chez 100  patients appariés qui n’avaient pas de métastase cérébrale. Sur 31 patients évaluables 13 (42%)  ont eu une réponse partielle et 12 une stabilité avec un temps de contrôle de la maladie de 4 mois.

Deux cas cliniques chez les quels des réponses durables ont été observées ont été décrits de façon détaillée. Des taux méningés élevés d’afatinib ont pu être observés dans un cas.

Ce travail est un peu limité par le fait qu’il s’agit, non pas d’un essai clinique, mais d’un recueil prospectif de patients bénéficiant d’un usage compassionnel d’afatinib. Ceci explique probablement que moins d’un tiers des patients soient évaluables pour la réponse, ce qui rend toute présentation de celle-ci en pourcentage pour le moins hasardeuse.

Il n’en reste pas moins que cette étude démontre que l’afatinib  peut-être actif chez un certain nombre de patients présentant une mutation activatrice de l’EGFR et des métastases cérébrales, même quand celles-ci avaient déjà été traitées par inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR. On le savait déjà pour les inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR de première génération, on voit maintenant que l’afatinib est également actif dans ce contexte précis. Existe-t-il une différence entre ces traitements ?  Ceci est impossible à dire pour l’instant.

Reference

Efficacy of the  Irreversible  ErbB  Family  Blocker  Afatinib  in Epidermal Growth Factor Receptor (EGFR) Tyrosine Kinase Inhibitor (TKI)-pretreated Non-small Cell Lung Cancer  Patients   with Brain Metastases or LeptomeningealDisease.

Hoffknecht P1, Tufman A, Wehler T, Pelzer T, Wiewrodt R, Schütz M, Serke M, Stöhlmacher-Williams J, Märten A, Huber RM, Dickgreber NJ; for the AfatinibCompassionate Use Consortium (ACUC).

J Thorac Oncol 2015; 10 : 156–163

30 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer