Lung Cancer

Radiothérapie et traitement des cancers oligométastatiques

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2013

Traitement des stades IV, Radiothérapie / Radiofréquence, Chirurgie

Nous avions déjà mentionné sur ce site, il y a un peu plus d’un an, un travail sur le traitement chirurgical des cancers oligométastatiques (/les-hemoptysies-severes-des-patients-atteints-de-cancers-bronchiques-non-petites).

Le travail rapporté ici porte à nouveau sur ce sujet en recensant 61 malades de deux centres de radiothérapie, l’un hollandais, l’autre canadien qui sur une période de 13 ans ont été traités de façon « radicale » pour un cancer qui présentait de 1 à 3 métastases synchrones. Le traitement a été considéré comme radical s’il était chirurgical ou s’il utilisait une radiothérapie administrant 3Gy en au moins 13 fractions.

Ces 61 patients avaient 74 métastases sur 7 sites différents. Les sites  étaient par ordre de fréquence : le cerveau (n = 36[1]), l’os (n = 11), la surrénale (n = 4), le poumon contro-latéral (n = 4), les ganglions extra-thoraciques (n = 4), la peau (n = 2) et le colon (n = 1).

Très peu de patients dans cette étude ont été opérés (n=9). Tous les autres ont été traités par radiotérapie ou chimioradiothérapie. A noter que seulement 3 malades ont eu une chirurgie exclusive et 3 autres une radiothérapie stéréotaxique exclusive.

La médiane de survie était de 13,5 mois et les taux de survie à 1 et 2 ans de 54 et 38%.

A partir de cette série, les auteurs ont tenté d’établir 3 groupes pronostiques :

-       un premier groupe à faible risque de décès représenté par les 9 patients opérés. Leur taux de survie à 2 ans est de 100%.

-       Un deuxième groupe traité par (chimio)radiothérapie pour le quel le volume cible programmé (PTV) était <639 cc : leur taux de survie à 2 ans est de 38%.

-       Un troisième groupe traitement également par (chimio)radiothérapie pour le quel le volume cible programmé (PTV) était ≥639 cc : leur taux de survie à 2 ans est de 12%.

Cette étude a plusieurs limites. Le terme de traitement « radical » est attribué à une modalité de radiothérapie qui n’est pas unanimement considérée comme radicale. On aurait préféré que cette appellation soir réservée à la chirurgie ou à la radiothérapie stéréotaxique. De ce fait, les données sont un peu mélangées entre des malades qui ont réellement reçus un traitement radical et d’autres qui n’ont reçu qu’un traitement que nous aurions plutôt tendance à qualifier de palliatif.

Pourtant, les chiffres de survie à 2 ans ne sont pas très différents des séries purement chirurgicales telles que celle que nous mentionnions en août 2012. Il est vraisemblable que la différence apparaît plus tard : dans les séries chirurgicales on observe en général un plateau après 2 ans permettant d’obtenir des survie à 5 ans de 20 à 25%, il n’est pas certain qu'un même  plateau soit obtenu avec la radiothérapie utilisée ici.

 


[1] Les chiffres indiqués concernent le nombre de patients et non de sites.

Reference

Radical treatment of synchronous oligometastatic non-small cell lung carcinoma (NSCLC): Patient outcomes and prognostic factors.

Griffioen GH, Toguri D, Dahele M, Warner A, de Haan PF, Rodrigues GB, Slotman BJ, Yaremko BP, Senan S, Palma DA.

Lung Cancer 2013; 82 : 95-102.

43 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer