Lung Cancer

RECIST ou volume ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2017

Imagerie : Radiologie, Méthodologie / Essais thérapeutiques

L’appréciation de la réponse au traitement fait partie de notre quotidien, aussi bien dans le cadre des essais thérapeutiques qu’en dehors de ceux-ci : d’elle découle la poursuite ou non du traitement avec ses conséquences sur la durée de vie et la qualité de vie des malades et sur les coûts de nos traitements. Après une longue habitude de la mesure bidimensionnelle, il nous est maintenant conseillé d’utiliser un mode de mesure simplifié, le RECIST qui, parce qu’il ne mesure plus qu’une dimension, est devenu plus simple mais peut-être moins précis.

Nous étions rassurés car nous savions que du fait du mode de calcul du volume (4/3Xπr3), la marge d’erreur est confortable, puisque :

  • Une réponse qui correspond à une réduction du diamètre de 30% correspond en fait à une réduction de volume de 65% et
  • Une progression qui correspond à une progression du diamètre de 20% correspond en fait à une progression de volume de 73%.

Pourtant, il arrive souvent que nos mesures nous paraissent un peu arbitraires dans le choix que nous faisons des lésions cibles et dans le choix des dimensions de celles-ci, surtout dans le cas fréquent ou elles ne sont pas parfaitement sphériques.

Nous nous posons alors la question de savoir si la mesure selon RECIST est bien représentative de la vérité qu’apporterait une mesure ni unidimensionnelle, ni même bidimensionnelle, mais tridimensionnelle ?

Pour répondre à cette question, les auteurs de cette étude rétrospective monocentrique israélienne ont revu l’imagerie de patients traités par chimiothérapie comportant du platine pour un cancer bronchique non à petites cellules non épidermoïde de 2008 à 2013 en mesurant la réponse :

  • Soit selon les règles du RECIST 1.1,
  • Soit par le calcul du volume en prenant comme critère de réponse une réduction de volume de 65% et comme critère de progression une progression de volume de 73%.

Il existait des différences entre le volume calculé à partir des mesures RECIST et le volume mesuré par méthode semi-automatique et ces différences étaient d’autant plus importantes que la taille tumorale était grande (coefficient de corrélation à 0,75). Quatre patients avaient une modification de leurs volumes qui les faisaient considérer comme progressifs selon RECIST mais avaient des volumes mesurés par méthode semi-automatique qui les faisaient rester stables. Les auteurs soulignent que l’utilisation de la volumétrie peut donc être proposée pour les tumeurs volumineuses ou irrégulières.

C’est certainement le message qu’il nous faut retenir de ce travail en nous souvenant aussi que dans 9 cas sur 10 la mesure selon RECIST permet d’apprécier correctement la réponse et que pour les essais thérapeutiques c’est toujours le RECIST que nous devons continuer d’utiliser.

 

 

 

Reference

Semi-automatic volumetric measurement of response to chemotherapy in lung cancer patients: How wrong are we using RECIST?

Greenberg V, Lazarev I, Frank Y, Dudnik J, Ariad S, Shelef I.

Lung Cancer 2017; 108  :90-95

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer