European Journal of Cancer

Sunitinib dans les cancers bronchiques à petites cellules

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2016

Thérapeutique ciblée, Cancers à petites cellules

Nous avons commenté sur ce site plusieurs études concernant le sunitinib, un inhibiteur multicible de la tyrosine kinase qui agit sur VEGFR 1, 2 et 3, RET, c-KIT, FLT3 et CSF 1.

Ces études ont exploré son activité dans les cancers bronchiques non à petites cellules en deuxième ligne où il était associé à l’erlotinib (cliquer ici) ou au pemetrexed (cliquer ici). Nous avions aussi rapporté des résultats dans les tumeurs thymiques (cliquer ici).

Dans les cancers bronchiques à petites cellules, nous avions aussi commenté il y a un an une étude du CALGB chez des patients qui présentent un cancer bronchique à petites cellules disséminé. C’était une étude randomisée de phase II  dans laquelle les patients non progressifs après 4 à 6 cycles de carboplatine et étoposide étaient randomisés entre placebo et sunitinib à la dose de 37,5mg/jour jusqu’à progression. La PFS médiane qui était l’objectif principal  était significativement supérieure dans le bras expérimental à 3,7 mois vs 2,1 mois dans le bras placebo (p=0,02)  (cliquer ici).

Voici maintenant une étude ouverte de phase II, conduite par l’EORTC, chez des patients qui présentent un cancer bronchique à petites cellules disséminé soit non traités soit qui présentent une récidive sensible. Leur PS devait être de 0 à 2. Le taux de contrôle de la maladie à 8 semaines était l’objectif principal. Il était considéré comme acceptable s’il atteignait ou dépassait 45% et inacceptable s’il était ≤ 20%.

L’étude a été interrompue prématurément à 17 mois compte tenu de la lenteur d’inclusion. Elle devait inclure 48 patient est seulement neuf ont été inclus, dont deux n’avaient pas reçu de chimiothérapie.

Deux de ces patients avaient un contrôle de la maladie à 8 semaines et ces deux contrôles ont été prolongés, l’un avec une réponse de 10 mois et l’autre avec une stabilité de 20 mois.

Deux neutropénies, 3 thrombopénies et 2 hypermagnésémies de grade 3/4 ont été observées.

Les auteurs commentent les résultats de cette étude en disant qu‘elle illustre bien les difficultés de la recherche clinique dans les cancers bronchiques à petites cellules. On peut aussi se demander si les critères d’inclusion ont été bien choisis : ne pas faire bénéficier un patient atteint de cancer bronchique à petites cellules d’une chimiothérapie en première ligne nous paraitre discutable sur le plan éthique et peut être que la faible inclusion peut s’expliquer par la réticence des investigateurs qui n’ont inclus que 2 malades en première ligne.  Quant à la deuxième ligne pour laquelle on ne dispose guère de traitement actif on peut se demander pourquoi avoir choisi des patients ayant une réponse « sensible » puisque c’est souvent ces malades qui bénéficient de la reprise de la même chimiothérapie.

Il y a encore des études en cours. Restons attentifs à celles qui explorent la deuxième ligne ou la maintenance car cette étude, comme la précédente citée plus haut, montre tout de même un petit signal positif.

 

 

 

Reference

Sunitinib (SU11248) in patients with chemo naive extensive small cell lung cancer or who have a 'chemosensitive' relapse: A single-arm phase II study (EORTC-08061).

Abdelraouf F, Smit E, Hasan B, Menis J, Popat S, van Meerbeeck JP, Surmont VF, Baas P, O'Brien M.

Eur J Cancer 2016; 54 : 35-9

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer