Annals of Oncology

Bévacizumab dans le cancer à petites cellules : une étude de phase II de l’IFCT.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2015

Thérapeutique ciblée, Cancers à petites cellules

L’utilisation des anti-angiogéniques dans les cancers bronchiques à petites cellules a été un important axe de recherche dans ces dernières années (/prev-em-onco/2293, /la-survie-des-cancers-dans-le-monde-mesuree-partir-des-donnees-des-registres, /apres-une-thoracotomie-pour-cancer-un-programme-de-rehabilitation-precoce-est-il-utile) et l’étude SALUTE menée dans les cancers bronchiques à petites cellules avait montré que le bévacizumab prolongeait significativement  la survie sans progression  dans les cancers bronchiques à petites cellules disséminés traités par chimiothérapie (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21502556).

C’est dans cette démarche que s’est située l’étude IFCT 0802 dont Jean- Louis Pujol était l’investigateur principal.

Les patients présentant un cancer bronchique à petites cellules disséminé recevaient 2 cycles de chimiothérapie et s’ils répondaient étaient randomisés entre 4 cycles de chimiothérapie et 4 cycles de chimiothérapie avec bévacizumab. La chimiothérapie pouvait être, selon le choix des centres (qui devaient se déterminer au début de l’étude), soit une association de cisplatine et d’étoposide (PE), soit une association de cisplatine, d’étoposide, de cyclophosphamide et d’épidoxorubicine (PCDE).

L’étude était prévue en 2 phases :

1)   une phases II dont l’objectif principal était le taux de réponse : le critère choisi était la proportion de patients toujours en réponse après le quatrième cycle (57% sous chimiothérapie et 75% sous chimiothérapie et bévacizumab).  Ces chiffres étaient estimés à partir de l ‘étude IFCT 0001 avec de la thalidomide (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17761978)

2)   une phase III dont l’objectif principal était la survie globale.

 

En deux ans 147 patients ont été inclus par 49 centres français et 74 ont été randomisés, 37 dans chaque bras.

Les taux de réponse à la fin du quatrième cycle étaient de 89,2 % dans le bras chimiothérapie et 91,9 % dans le bras chimiothérapie et bévacizumab sans différence significative.

Le rapport dose/intensité du cisplatine était significativement supérieur chez les patients qui avaient reçu du bévacizumab. Il ne différait pas significativement pour l’étoposide.

Avec un suivi médian de 37 mois, la survie sans progression  des 2 groupes ne différait pas significativement. Il n’y avait pas non plus de différence significative concernant la survie.  

La toxicité hématologique ne différait pas significativement. Des hypertensions (40% de grade ≥ 2) et des thromboses (11% de grade ≥3) ont été observées de façon attendue chez les patients qui ont reçu du bévacizumab. Les taux de VEGF n’étaient ni pronostiques ni prédictifs. 

Compte tenu de ces résultats, le passage en phase III n’a pas été proposé.

Reference

Randomized phase II-III  study  of  bevacizumab  in   combination  with  chemotherapy  inpreviously untreated extensive small-cell  lung  cancer:  results  from the IFCT-0802 trial.

Pujol JL, Lavole A, Quoix E, Molinier O, Souquet PJ, Barlesi F, Le Caer H, Moro-Sibilot D, Fournel P, Oster JP, Chatellain P, Barre P, Jeannin G, Mourlanette P, Derollez M, Herman D, Renault A, Dayen C, Lamy PJ, Langlais A, Morin F, Zalcman G; French Cooperative Thoracic Intergroup (IFCT); French Cooperative Thoracic Intergroup IFCT.

Ann Oncol 2015 ;26 : 908-14

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