Journal of Clinical Oncology

Sunitinib en maintenance des cancers bronchiques à petites cellules

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2015

Thérapeutique ciblée, Cancers à petites cellules

Nous avons commenté sur ce site plusieurs études concernant le sunitinib, un inhibiteur oral de la tyrosine kinase qui agit sur VEGFR, KIT et PDGFR. Ces études explorait son activité dans les cancers bronchiques non à petites cellules en deuxième ligne où il était associé à l’erlotinib (/plus-de-8-ans-devolution-dun-cancer-metastatique-presentant-une-mutation-egfr-et-une,/la-radiotherapie-stereotaxique-dans-les-tumeurs-centrales-encore-une-nouvelle-etude) ou au pemetrexed (/lerlotinib-parait-avoir-une-activite-superieure-au-gefitinib-sur-les-metastases). Nous avions aussi rapporté récemment des résultats dans les tumeurs thymiques (/radiotherapie-stereotaxique-des-cancers-non-prouves).

L’étude que nous commentons ici est menée chez des patients qui présentent un cancer bronchique à petites cellules disséminé. C’est une étude randomisée de phase II  du CALGB dans laquelle les patients non progressifs après 4 à 6 cycles de carboplatine et étoposide étaient randomisés entre placebo et sunitinib à la dose de 37,5mg/jour jusqu’à progression. Un Cross-over était autorisé lors de la progression. L’objectif principal était la PFS.

Sur 144 patients inclus, 49 ont progressé ou n’ont pas reçu la chimiothérapie prévue et 95 ont été randomisés, 46 dans le groupe placebo et 49 dans le groupe sunitinib.  

La PFS médiane était de 2,1 mois dans le groupe placebo vs 3,7 mois dans le groupe expérimental. Cette différence était significative (p=0,02).

La médiane de survie était également supérieure dans le groupe expérimental mais de façon non significative.

Les toxicités de grade 3 étaient plus fréquentes chez les patients traités par sunitinib. Il y avait notamment des fatigues (19 vs 10%), et des neutropénies de grade 3 (14 vs 0%). Deux patients de chaque groupe ont eu une toxicité de grade 4 (hémorragie digestive et pancréatite dans le groupe expérimental, thrombopénie et hypernatrémie dans le groupe placebo).

Le sunitinib prolonge donc la survie sans progression des patients atteints de cancer bronchique à petites cellules en réponse ou stabilisation après la première ligne de chimiothérapie.  La survie globale n’était pas significativement augmentée, mais les effectifs n’étaient pas calculés pour répondre à cette question. Ces résultats (augmentation significative de la PFS mais pas de la survie globale) sont comparables à ceux de l’étude de phase II SALUTE (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21502556) qui évaluait le bevacizumab dans cette même indication. Le schéma de cette étude était toutefois différent car dans cette étude le bevacizumab était administré par comparaison à un placebo en association avec la chimiothérapie dès le début et non uniquement en maintenance. Ce bénéfice n’a en revanche pas été retrouvé dans l’étude IFCT 0802.   

Reference

Chemotherapy With or Without Maintenance Sunitinib for Untreated Extensive-Stage Small-Cell Lung Cancer: A Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Phase II Study-CALGB 30504 (Alliance).

Ready NE, Pang HH, Gu L, Otterson GA, Thomas SP, Miller AA, Baggstrom M, Masters GA, Graziano SL, Crawford J, Bogart J, Vokes EE.

J Clin Oncol 2015 Mar 2. pii: JCO.2014.57.3105. Epub ahead of print

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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