European Respiratory Journal

Surveillance après chirurgie.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2013

Imagerie : Radiologie, Chirurgie

Dans cette analyse rétrospective, l’équipe du CHU de Lille a repris les dossiers de 162 patients opérés d’un carcinome bronchique non à petites cellules (CBNPC) de stade I à IV entre 1990 et 2002. Les habitudes de surveillance comportaient : un examen clinique, des radiographies thoraciques tous les 3 mois pendant 5 ans ; un scanner thoracique, une fibroscopie bronchique, une échographie abdominale, un scanner cérébral et une scintigraphie osseuse tous les 6 mois pendant 3 ans, puis tous les ans les quatrième et cinquième années. Avec un temps de suivi médian de 38,2 mois (1,5 à 213 mois), 85 (52,5 %) patients ont récidivé et 41 étaient asymptomatiques au moment de la récidive. L’analyse multivariée a montré que la survie à partir de la récidive était significativement plus longue lorsque la récidive était détectée chez un patient asymptomatique.

Comme toute étude rétrospective, cette analyse n’est pas dépourvue de biais. La période d’analyse explique probablement le fait qu’au regard de la proportion de stades III opérés, il y ait peu de patients traités par chimiothérapie périopératoire. Un biais d’avance au diagnostic ne peut être éliminé, même si le temps entre la chirurgie et la récidive ne différait pas avec le caractère symptomatique de la récidive. Néanmoins, cette étude confirme les résultats préalablement publiés d’analyses rétrospectives du même type. Même si plus de la moitié des récidives étaient détectées par la clinique ou les radiographies thoraciques. Ces analyses suggèrent qu’une surveillance par scanner thoracique et fibroscopie bronchique pourrait être intéressante après chirurgie complète d’un CBNPC. Les récidives les plus fréquemment accessibles à un traitement curatif étant les récidives isolées thoraciques ou encéphaliques, cette étude aurait pu apporter des arguments pour ou contre une surveillance par scanner cérébral. Malheureusement, elle montre que la compliance était moins bonne pour le scanner cérébral que pour les examens thoraciques (76,5 % de scanners thoraciques effectués selon le planning proposé versus 24 % de scanners cérébraux).

La plupart des recommandations actuelles préconisent une surveillance clinique et par imagerie thoracique (radiographies ou scanner selon les recommandations). En l’absence de résultats d’études randomisées, elles sont fondées sur un très faible niveau de preuves et reposent plutôt sur des avis d’experts. Le premier essai randomisé sur le sujet a clôturé ses inclusions fin 2012. Il s’agit de l’essai IFCT 0302, qui a comparé une surveillance par examen clinique et radiographies thoraciques à une surveillance par examen clinique, radiographies thoraciques, scanner thoracique-abdominal et fibroscopie bronchique. Les résultats de la publication de D Gourcerol et al montrent que la question posée par cet essai reste plus que jamais d’actualité.

Reference

Relevance of an extensive follow-up after surgery for nonsmall cell lung cancer.

Gourcerol D, Scherpereel A, Debeugny S, Porte H, Cortot AB, Lafitte JJ.

Eur Respir J 2013; 42 : 1357-64.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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