Journal of Clinical Oncology

Même quand ils sont minimes, les épanchement pleuraux impactent fortement le pronostic.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2014

Imagerie : Radiologie, Chirurgie

Le diagnostic étiologique des pleurésies survenant au cours des cancers du poumon est important. En effet les pleurésies malignes représentent un facteur pronostique très péjoratif qui fait classer ces tumeurs en stade M1a. Aussi est-il recommandé de les explorer. Néanmoins cette exploration cyto et  histologique n'est pas recommandée dans les épanchements minimes visible uniquement sur la radiographie en décubitus latéral ou au scanner (épaississement pleural inférieur à 10mm).

Les auteurs de ce travail mené au Japon ont évalué la fréquence et la valeur pronostique de ces épanchements pleuraux minimes dans une cohorte rétrospective de 2340 patients dont 2061 ont été considérés comme suffisamment explorés pour l’étude.

Un épanchement pleural minime a été découvert chez 272 patients (13,2%).

Cette proportion augmentait significativement avec les stades comme le montre le tableau ci dessous :

Stade

Patients avec un épanchement minime (%)

p

I

20 (5,2)

0,001

II

16 (10,9)

IIIA

30 (13,2)

IIIB

59 (23,8)

IV

147 (13,9)

Les patients avec un épanchement pleural minime avaient une médiane de survie significativement plus courte que celle des patients qui n’en avaient pas (7,7 vs 17.7 mois, p<0,001).

Dans la majorité des cas, le mécanisme retenu pour expliquer ces pleurésies minimes était un contact ou un envahissement pleural, et quand ce mécanisme était retenu, il représentait un facteur significativement associé à un mauvais pronostic.

Les courbes de survie montrent que ces épanchements minimes impactent la survie dans tous les stades. Néanmoins, c'est surtout dans les stades précoces que l'impact est grand. Par exemple dans les stades I, la médiane de survie est de 79,9 mois pour les patients qui n'ont pas d'épanchement pleural minime et de 27,9 mois pour ceux qui en ont (p< 0,0001).

Cette étude est particulièrement intéressante parce qu’elle montre à quel point un tel épanchement minime a une valeur pronostique. Cette  valeur pronostique n’a pas beaucoup d’intérêt dans les stades métastatiques. En revanche elle a beaucoup plus d’intérêt dans les stades moins étendus, où l’impact sur la survie peut conduire à modifier les stratégies. Dans les  stades IIIA par exemple, tous les malades qui ont un épanchement minime sont morts à deux ans alors que 10 % environ sont encore vivants à cinq ans lorsqu’il n’y a pas d’épanchement pleural minime. Même dans les stades précoces, ces épanchements impactent fortement le pronostic. Attention néanmoins à ne prendre en compte que les épanchements histologiquement prouvés car les épanchements minimes peuvent avoir d’autres étiologies qui ne doivent pas faire récuser l’intervention.

Reference

Prognostic Impact of Minimal Pleural Effusion in Non-Small-Cell Lung Cancer.

Ryu JS, Ryu HJ, Lee SN, Memon A, Lee SK, Nam HS, Kim HJ, Lee KH, Cho JH, Hwang SS.

J Clin Oncol. 2014 Feb 18. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer