European Journal of Cardio-Thoracic Surgery

Que faire devant un ou plusieurs nodules découverts lors du bilan d’un cancer bronchique non à petites cellules opérable ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2015

Imagerie : Radiologie, Chirurgie

Découvrir un nodule lors du bilan d’un cancer bronchique non à petites cellules opérable n’est pas rare et ces nodules découverts sont loin d’être toujours malins. Voici une nouvelle étude qui le démontre à partir d’une série rétrospective new yorkaise de 155 patients.

Parmi ceux ci, 88 avaient des nodules. Les caractéristiques de ces patients ne différaient pas de celles des patients qui n’avaient pas de nodule à l’exception du tabagisme qui était plus élevé.

Caractéristiques des nodules

Parmi ces 88 patients, 11 ont été identifiés comme ayant des nodules diffus. Ils ont été exclus de l’étude. Chez les 77 autres patients, 137 nodules ont été identifiés (1,8 par patient). Leur taille moyenne était de 6,2 mm. La moitié de ces nodules étaient du même côté que le cancer, dont 20 % siégeaient dans le même lobe. Plus des 3/4 étaient solides.

Diagnostic

Sur les 137 nodules, 32 ont été réséqués :

-       19 étaient bénins,

-       et 13 malins, 8 deuxièmes cancers et 5 métastases.

Et 105 ont été surveillés sur des scanners itératifs :

-       32 ont régressé complètement,

-       20 ont diminué,

-       28 sont restés stables,

-       11 ont été perdus de vue

-       14 ont augmenté dont 5 pour les quels le diagnostiques de deuxième cancer primitif a été porté.

Au total, 18 des 137 nodules (13%) ont été prouvés comme néoplasiques.

En analyse univariée, la fixation du FDG et la taille des nodules étaient prédictifs de malignité. En analyse multivariée, le caractère  unilatéral et la taille des nodules l’étaient.

Il est important de noter que, dans cette série, que les cancers soient associés ou non à des nodules, leur survie est identique (67 vs 64% à 5 ans).

Cette étude intéressante a tout de même quelques imperfections liées au fait que tous les nodules considérés comme non malins n’ont pas été vérifiés histologiquement. On peut le comprendre pour ceux qui ont régressé complètement ou de façon partielle. On peut l’accepter aussi pour ceux qui sont restés stables, si le suivi de tous à excédé 2 ans pour les nodules solides et a été plus prolongé pour les nodules en verre dépoli. C’est plus difficile à admettre pour les 9 qui ont augmenté de façon minime et n’ont pas été biopsiés ou pour les 11 malades qui ont été perdus de vue.

Cette étude confirme en tout cas, comme une étude française publiée il y a quatre ans (/prev-em-onco/2430),  que cette situation clinique est fréquente et que ces nodules sont loin d’être toujours néoplasiques. 

Reference

Characteristics and outcomes of secondary nodules identified on initial computed tomography scan for patientsundergoing resection for primary non-small cell lung cancer.

Stiles BM1, Schulster M2, Nasar A2, Paul S2, Lee PC2, Port JL2, Altorki NK2.

J Thorac Cardiovasc Surg  2015; 49 : 19-24. 

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