Traités par radiothérapie stéréotaxique, les cancers épidermoïdes ont une récidive locale plus élevée que les autres

La radiothérapie stéréotaxique représente actuellement le traitement standard des cancers bronchiques non à petites cellules inopérables et de nombreuses études ont montré que le contrôle tumoral à 2-3 ans était environ de 93 à 98%.  Le but de ce travail rétrospectif américain est de définir, à partir d’une base de données monocentrique de patients présentant des tumeurs sans extension ganglionnaire constituée de 2003 à 2015, quels sont les facteurs, notamment histologiques, liés à la récidive locale de ces tumeurs.

Dans cette base de données de 1084 patients, le diagnostic histologique n’a été confirmé que chez 69,8% des patients.

Sur 740 malades éligibles,

• 243 (32,8%) avaient un adénocarcinome,
• 215 (29,1%) un cancer épidermoïde,  
• 59 (8%) un cancer de type non précisé (NOS)
• et le reste n’avaient pas de diagnostic histologique, soit que la biopsie ait été négative (11,8%) soit qu’elle n’ait pas été réalisée du fait d’une contre-indication (18,4%). 

Les caractéristiques des patients des quatre groupes étaient identiques (âge, sexe, BMI, PS, durée de suivi et doses de radiothérapie) à l’exception de la taille tumorale (un peu plus élevée dans les cancers épidermoïdes (2,7cm) que dans les adénocarcinomes (2,3 cm), de la SUV et du stade (plus élevés dans les cancers épidermoïdes).

La durée médiane de survie de ces 740 patients était de 30,5 mois et les taux de survie à 1, 2 et 3 ans étaient de 80,3, 59,6 et 43%.  

Au total, 72 récidives locales cumulées (11,8%) ont été observées à 3 ans dans l’ensemble de la population, et ce taux de récidive était selon l’histologie de :

• 15,3% dans les cancers épidermoïdes,
• 7,4% dans les adénocarcinomes,
• 8,5% dans les cancers de type inconnu,
• et de  3,4 % dans les cancers de type non précisé (NOS).

En analyse multivariée l’histologie épidermoïde était le plus puissant facteur lié à la récidive locale (HR=2,4, p=0,008).

Cette étude démontre donc que les taux de récidive locale des patients traités par radiothérapie stéréotaxique pour un cancer épidermoïde de stade précoce sont nettement plus élevés que ceux des patients atteints d’adénocarcinome sans que les raisons de ces différences soient claires.  On remarquera aussi que dans cette étude, 30% des patients ont été traités sans preuve histologique, ce qui est très loin du chiffre de 5% à 10%  habituellement observés (cliquer ici) et peut conduire à un risque élevé de traiter de nombreux patients en excès (cliquer ici) .