Une enquête sur l’utilisation de la cigarette électronique

Il y a très peu d’études qui portent sur l’impact éventuel de la cigarette électronique sur le sevrage tabagique ((/meme-quand-ils-sont-minimes-les-epanchement-pleuraux-impactent-fortement-le-pronostic, /la-suvmax-est-elle-pronostique-chez-les-patients-traites-par-radiotherapie) et il y en a aussi très peu sur l’usage qu’en font des populations de fumeurs non sélectionnés interrogés au hasard.

C’est ce qui fait l’originalité de cette étude, menée en république tchèque chez des personnes non sélectionnées et interrogées soit parce qu’ils fumaient dans la rue, soit parce qu’ils étaient en train d’acheter des cigarettes.

Ils étaient interrogés par 18 étudiants sur leur connaissance et leur expérience de la cigarette électronique. On leur demandait comment ils avaient ressenti cette expérience, quelle était la fréquence de leur utilisation, quel était pour eux le but de cette consommation et quel était, comparativement au tabac, l’effet de cette utilisation. 

Sur 2012 fumeurs, 1738 acceptèrent de répondre. Il y avait un peu plus de femmes que dans la population de fumeurs de ce pays mais leur dépendance était voisine  (61 vs 63% fumaient leur première cigarette dans l’heure qui suivait leur lever).

La moitié des personnes questionnées avaient essayé la cigarette électronique et 158 en avaient un usage régulier et fréquent, 120 plusieurs fois par jour et 38 plusieurs fois par semaine.

Si l’on compare ceux qui avaient essayé la cigarette électronique à ceux qui n’avaient jamais essayé, on constate que ceux qui avaient essayé étaient plus jeunes, plus fréquemment des hommes et ils  fumaient un peu moins (13 vs 14, P < 0,005).

La première expérience était en général jugée comme conforme à l’attente, voire agréable par ceux qui en avaient l’usage régulier. De façon attendue, la majorité de ceux qui n’ont pas répété l’expérience jugeaient celle-ci comme désagréable.

La durée moyenne d’utilisation parmi les 158 utilisateurs réguliers était supérieure à 7 mois.

Les 3 principales raisons invoquées  pour justifier l’usage de la cigarette électronique étaient les suivantes :

• Chez 60 personnes (39,5%) pour réduire la consommation de cigarettes.
• Chez 41 (27%) dans le but de cesser cette consommation.
• Chez 43 (28,3%) dans les lieux ou la consommation tabagique est interdite.

Parmi les utilisateurs réguliers, 60% disent que la cigarette électronique les aide à réduire leur consommation de cigarettes.  Ceux-ci fument en moyenne 4 cigarettes de moins que ceux qui disent que la cigarette électronique ne leur permet pas de réduire leur consommation de vraies cigarettes (ces derniers sont surtout ceux qui se servent de la cigarette électronique dans les zones ou le tabagisme est interdit). 

Cet article n’aborde pas les possibles effets nocifs à long terme de la cigarette électronique dont il est très vraisemblable que, s’ils existent, ils sont bien inférieurs à ceux de la cigarette classique. Il montre cependant que la majorité des utilisateurs réguliers ont pour but de cesser ou de diminuer leur consommation tabagique. Ils ont même le sentiment, pour certains d’entre, eux de réussir. C’est probablement vrai, mais seulement pour un petit nombre si l’on se reporte à l’étude randomisée que nous avions rapportée ici il y a quelques semaines (/la-suvmax-est-elle-pronostique-chez-les-patients-traites-par-radiotherapie).